Aout 2014, Nemo de Marine met les voiles 

Lundi 25 août, après un dernier mouillage devant les icebergs de l'Anse Caritan à Sainte Anne nous levons l'ancre et mettons les voiles vers Sainte Lucie où nous attendrons le passage d'une onde tropicale prévue mercredi avant de poursuivre notre route vers le sud et Grenade, par petites escales. Nous nous reservons les visites des îles lors de notre remontée, l'important étant de se mettre hors de la route des cyclones le plus tôt possible.

La traversée du canal de Sainte Lucie se passe bien malgré des vagues un peu plus hautes que prévues. L'absence des rafales coutumières dans le canal nous a permis d'avancer sans avoir à reprendre constamment les réglages des voiles. Partis à 8 heures nous arrivons à bon port dans la baie de Rodney Bay à 13h30. A peine l'ancre jetée, un "rasta boat" vient nous proposer fruits et légumes. Nous lui achetons quelques bananes et des mangues, surtout pour lui faire plaisir. Le temps de manger, ranger le bateau et de laisser passer un gros orage nous arrivons trop tard pour faire notre clearance d'entrée sur l'île.

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Mardi 26 août, grasse matinée jusqu'à huit heures et nouvelle descente à terre pour les formalités. Après quelques palabres en anglais pour nous expliquer que la durée de notre séjour excède trois jours et qu'il nous faudra faire une nouvelle clearance pour notre départ de Sainte Lucie. Nous sortons de l'office des customs, immigration et slaspa (pour la taxe de séjour) avec nos visas et notre clearance. Nous faisons le tour des boutiques duty free et une pose au "café olé" pour profiter de l'accès wifi et nous désaltérer.
L'après midi un peu de bricolage, je n'en dirais pas plus car certains trouvent que le site "n'est pas assez poétique", (z'on qu'à venir vivre sur un voilier).

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Renée commence une partie de pêche à la ligne. Reste à savoir si les poissons tropicaux apprécient les sardines à la sauce tomate. Le dernier beau poisson pêché en Martinique a survécu car Dominique, trop sensible, n'a pas voulu lui faire de mal en le gaffant avec notre crochet de pêche...
Nos prises ne sont pas glorieuses car un banc de calamars fait fuir la future friture.
La grande baie de Rodney est un terrain de jeu pour les véliplanchistes, les hobi-cat et les scooter de mer. Indifférents à toute cette agitation les pêcheurs relèvent leur casiers.
Nous profitons d'un moment de calme dans la soirée pour goûter les spécialités locales, rum "bounty"et vin blanc "d'argentine" avant de nous réfugier dans le carré car il commence à pleuvoir à grosses gouttes, l'onde arrive!

Mecredi 27, la météo avait prédit du mauvais temps, ça a été le cas. De la pluie et encore de la pluie. Nous avons quand même profité d'une petite accalmie en fin d’après-midi pour mettre le site à jour. Renée nous a préparé d’excellentes rillettes avec les poissons pêchés la veille.

 

Escale à la Soufrière 

Jeudi 28, Nous partons le matin pour la petite ville de La Soufrière. La mer est belle et peu agitée. Il n'y a pas beaucoup de vent mais nous avançons à une moyenne de 4,8 noeuds. Nous arrivons dans la baie de la Soufrière, à 16 milles de Rodney Bay, vers 11h30. Jean-Claude, un "boy boat" dans un canot coloré vient nous proposer ses services, contre 30 EC$ (10 €), pour nous amarrer sur une bouée.

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Un autre boy boat vient nous vendre quelques tomates et trois citrons verts.

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Nous sommes à un endroit appelé "Malgré Tout" au pied du Petit Piton. Dans l'après-midi un marine ranger de la SMMA, la société qui gère les bouées de la réserve, vient réclamer son dû, soit 20 US$ la nuit (54 EC$, 18 €).
Instaurer des réserves naturelles s'avère un moyen efficace pour les autorités locales de faire payer les mouillages et récolter des deniers. Il faut toutefois s'assurer soi même de l'état des fixations des bouées. Pour le reste les cannettes de coca données aux jeunes pêcheurs finissent à l'eau. Pour la tranquillité de la sieste c'est raté car les pêcheurs, petits et grands, viennent pêcher les poissons réfugiés sous la coque du voilier. Renée en profite pour croquer le paysage du Petit Piton qui nous domine de sa verdoyante splendeur (pose poétique, pour Marie-Ange).

Le mouillage est plutôt rouleur mais il en faut plus pour nous empêcher de passer une bonne soirée et une bonne nuit.
Au petit matin des espèces d'hirondelles profitent des écoutes pour faire leur pause piaillement au-dessus de note cabine.

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Vendredi 29, nous descendons à terre pour les formalités de sortie de Sainte-Lucie. Les fonctionnaires sont plus avenants qu'à Rodney. Un bateau pirate qui fait la navette depuis Rodney est amarré au ponton principal. La petite ville est tranquille, les rabatteurs sont là, qui pour les balades en taxi, qui pour les restaurants. Heureusement, ils ne sont pas trop "collants". Nous passons au post office pour acheter les timbres et poster nos cartes postales. Comme la boîte aux lettres est plutôt sympa avec son petite lacet je la prends en photo, ce qui fait sourire la postière. Le gardien d'annexe réclame 40 EC$, ça fait moins rire Renée. Cela ne fait que commencer car pour avoir l'esprit tranquille il faudra payer ... tous les petits services.

De la Soufriere à Bequia 

Samedi 30, nous larguons notre bouée à deux heures et demi du matin. La traversée qui nous attend sera un peu plus longue, de 10 à 12 heures pour 55 milles. Nous devrions arriver en début d'après-midi. Nous mettons le cap sur l'île de Béquia, la première des îles des Grenadines. Cette petite île dépend de l'Etat de St Vincent que nous allons longer. Nous ne ferons pas escale sur l'île de Saint Vincent car les agressions avec violence y sont fréquentes....
La mayonnaise tourne dans le canal de St Vincent mais on s'y était préparé. Des vagues de 2,5 à 3 mètres prennent le bateau par le travers et le font rouler. Au petit jour nous sommes plus à l'abri le long des côtes puis le vent tombe et c'est le moteur qui prend le relais pour la dernière ligne droite vers Béquia.
Dans le port, une femme édentée arrête de pêcher pour nous guider avec sa barque vers sa bouée d'amarrage qu'elle nous loue pour la nuit. Il est 14 heures, pas question de nous reposer, il faut faire les formalités aujourd’hui car demain c'est dimanche et c'est nous qui payons les heures supplémentaires faites par les fonctionnaires. Un petit tour à terre s'impose donc. Au bistrot du coin la tenancière n'a pas de piton beer, c'est normal on n'est plus à St Lucie, je passe donc à la "carib", un blonde qui est très désaltérante avec un quart de citron vert, quand il y en a...
Nous sommes toujours aux Antilles car dans la soirée les hauts parleurs donnent à fond sur le port. Depuis Sainte Anne, où nous avons subi les alléluias des adventistes pendant trois soirées d'affilée, tous les mouillages ont vibré aux sons des fêtes locales. Plus le niveau des décibels est élevé, plus la fête est réussie.
Même les ferrys qui assurent les liaisons inter-îles mettent la musique sur volume max.

Dimanche 31 août, pour fêter notre anniversaire de mariage, en 79 du siècle dernier nous allons tenter de trouver un petit restaurant. Beaucoup de commerces sont fermés car nous sommes en été et ici c'est la morte saison...

 


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