Novembre 2014, Trinidad et Tobago, Chacachacare 

Jeudi 27 novembre, Après dix jours de carénage   le voilier est enfin remis à l'eau. Pour nous reposer de nos longues journées à gratter, poncer et peindre nous avons décidé de rejoindre l'île de Chacachacare. L'île en forme de croissant abrite une belle baie où nous sommes sûrs d'être au calme, loin des bruits des chantiers, au moins en semaine.

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Renée aux pinceaux; Christian se la coule douce ; le "launch"

Donc à peine le bateau à l'eau nous prenons la direction de Chacachacare à 6 mn de Chaguaramas. Comme nous sommes seuls dans la baie, nous avons un large choix de mouillages.
Enfin nous pouvons piquer une tête dans la mer. Ici pas d'eaux turquoises car les fleuves du Vénézuela se deversent dans le golfe de Paria et la mer est verte de sédiments. Mais c'est mieux que rien.
Les poissons sautent autour du bateau donc opération pêche. Nous apercevons quelques tortues mais les dauphins ne sont pas au rendez-vous.
L'île n'est pas habitée mais d'anciennes constructions témoignent de l'occupation humaine d'un passé pas si lointain. Un phare domine la plus haute colline. Il est accessible par une petite route, bordée de cotonniers, qui démarre derrière la plage. Les antennes à proximité sont le point de ralliement des vautours qui tournoient dans le ciel. Sur la côte est on trouve les ruines d'une ancienne léproserie noyée dans la végétation luxuriante qui couvre toute l'île.

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Mouillage solitaire à Chacachacare

Nous avons jeté l'ancre au pied de la côte ouest non loin des ruines du monastère des sœurs dominicaines qui soignaient les lépreux.
Le site pourrait servir de décor pour le tournage d'un film d'horreur avec les vautours qui se dandinent bruyamment sur les toits en tôle. D'ailleurs, on se fait notre cinéma en voyant des lumières un soir: des "intrus" grimpent dans la colline sous le couvert de la forêt. Nous avons fait plusieurs hypothèses : Gardes-côtes à la recherche des criminels de Tobago où un couple d'allemands a été assassiné, trafiquants de drogue venus rechercher leurs "colis" ...
Le lendemain nous avons eu l’explication en visitant les ruines, il s'agissait d'un exercice militaire: des restes d'emballage de rations militaires us traînaient sur le sol.

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Visite des ruines du monatère

L'île est déserte, mais dans la journée et surtout le week-end les Trinidadiens viennent faire "la boum " sur les plages. Vers 17h tout les bateaux repartent en laissant leurs déchets, l'île retrouve sa quiétude et nous nous retrouvons "seul au monde" pour la nuit.
Hormis à la renverse des marées, le mouillage est très calme et Christian en profite pour grimper en haut du mât pour voir d’où vient cette sorte de flamme verte qui s'éclaire avec notre feu de mouillage, en fait c'est un morceau de chatterton qui flotte au vent. Il est retiré illico, l'anémomètre et la girouette sont lubrifiées et Renée redescend l'ouvrier.

Lundi 1 décembre, Nous levons l'ancre pour retourner à Chaguaramas faire notre clearance de sortie. Renée et une dame suisse se font expulser du bureau de l'immigration à cause d'une tenue trop déshabillée (!), par une teigneuse qui n’apprécie pas les débardeurs mais les formalités sont faites sans problème.

Mardi 2 décembre , Nouveau départ pour rejoindre Grenade et remonter vers le nord.
Nous avons profité de notre séjour pour demander et obtenir les visas pour les USA.
[Cette démarche est un peu ardue : obtenir ces visas aux Antilles est difficile car il n'y a que deux ambassades, une à Trinidad et une à la Barbade et qu'il faut impérativement se présenter en personne à l'ambassade. Contrairement aux autres îles, où nous obtenons les visas de séjour à l'arrivée, il est hors de question de se présenter sur le territoire américain en voilier privé sans les visas. Il faut remplir pour chacun un long questionnaire (en anglais) par internet qui nous donne un numéro d'identification , puis il faut aller payer en espèces la somme requise à la Scotiabank (sans garantie d'obtenir le visa) et ce n'est qu'après qu'on obtient un rendez vous fixé également par internet. "l'interview" n'a duré que quelques minutes et nous repartons sans nos passeports qui nous seront renvoyés par coursier dans un délai d'une semaine. Le visa est valable pour 10 ans]

A 14h30, lundi, nous quittons Chaguaramas. Nous essuyons un grain à la sortie de la Bocca de Monos où marée et courant se battent pour avoir le dessus. La pluie ne dure pas et nous hissons les voiles. Contrairement à l'aller qui a duré 20h, le voilier est porté par les courants et le vent joue en notre faveur. Nous faisons des pointes à plus de 7 nœuds. Nemo file à toute allure, le vent est régulier, la lune éclaire la nuit, c'est agréable.
Un gros "c.." de cargo, raide sur sa route, vert sur rouge, nous oblige à nous dérouter pour le passer sur l'arrière à moins de 200m.
Finalement en vue des lumières de Grenade nous décidons de réduire les voiles pour arriver de jour (6h00) dans la baie de Prikly.

Mardi 3 décembre ,A 6h30 nous sommes au mouillage et parés pour rattraper le sommeil de la nuit. La traversée aura duré 16h ...

 


La suite...

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