Joffreville, la montagne d'Ambre
Avant de rejoindre l'île de Nosy Be pour une pose "vacances" nous avons prévu une étape à la montagne d'Ambre. Nous partons de Diego Suarez de bon matin en direction de Joffreville (Ambohitra). Après deux heures de route nous atteignons le monastère Saint Jean Baptiste où nous passerons la nuit. Nous confions nous bagages aux sœurs Bénédictines puis nous nous rendons à l'entrée du parc pour choisir un circuit.
Comme dans tous les parcs de Madagascar il est obligatoire d'être accompagné par un guide. Celui-ci nous entraîne pour une randonnée de deux heures dans la forêt. Les lémuriens sont au rendez-vous, aussi curieux que nous. Notre guide nous montre les nombreuses espèces végétales qui poussent dans le parc. Les animaux sont plus difficiles à repérer.
Bien malin qui trouvera ce gecko nocturne bien figé au pied d'un tronc d'arbre. Il imite vraiment bien l'écorce ainsi que la mousse indispensable à son déguisement.
Sous les feuilles mortes se cache un petit animal qui profite de l'humidité de l'humus. Ce petit caméléon ne dépasse guère 3cm. Madagascar abrite des espèces endémiques de brookésies remarquables par leur taille minuscule et un camouflage particulièrement efficace.
Au bord d'une cascade le guide nous fait sentir la sève d'un camphier qui pousse dans la forêt. Non loin un figuier étrangleur monte à l'assaut d'un arbre qu'il étouffera entre ses racines.
Nous passons une allée de cèdre du japon qui témoignage de la reforestation de Madagascar. Nous débouchons sur un sentier bordé d'immenses araucarias aux troncs boursouflés. Un petit phasme essaye de passer inaperçu sur un tronc d'arbre.
Dans le parc un emplacement est aménagé pour les puristes qui veulent camper sur place.
Au retour nous faisons une pose pour faire des photos des vestiges de la ville aujourd'hui presque déserte. Le long des avenues pavées s'alignent des maisons récentes et les ruines d'un temps passé.
Nous nous rendons au monastère où les bénédictines, qui offrent des services hôteliers, nous ont concocté un déjeuner tardif. En effet il est déjà 14 heures.
Les bénédictines tiennent une boutique où elles vendent des articles artisanaux produits par les villageois. Elles proposent également des essences à base de plantes médicinales cultivées dans leur jardin.
Après un apéro / dominos dans notre chambrée (nous avons prévu quelques vivres ) nous nous rendons dans la petite salle prévue pour les repas. Le dîner est servi tôt car le courant électrique est rare hors des villes. La nuit tombe tôt et les groupes prennent, pour un temps, le relais des capteurs solaires. Nous dînons avec un couple de Hollandais qui font également une étape pour la nuit, c'est leur deuxième séjour à Madagascar.
Le repas est aussi copieux que bon. Entrée de crudités, brochettes, gratin dauphinois, petits fours et salade de litchi.
Une sœur profite du repas pour nous entretenir longuement sur l'histoire des bénédictines de Madagascar.
Elle est très bavarde. Elle apprend les expressions étrangères avec les touristes de passage et possède un carnet où elle note avec application des locutions Italiennes, Chinoises et même Russes.
Pour l’anecdote, elle nous demande de manger les croque-monsieurs, apportés en supplément, qu'elle qualifie de "mangeable" (sic).