Ankarana, tsingy
Notre randonnée du jour doit nous permettre de nous enfoncer plus loin dans les tsingy.
Tôt le matin, les employés et les enfants du gardien s'affairent pour puiser l'eau qui servira pour la toilette, la cuisine, le lavage du linge et l'arrosage des jardins. Après le petit-déjeuner nous partons dans la campagne.
Dans un bosquet que nous traversons le guide attire notre attention sur la tête d'un lémurien nocturne qui dépasse de sa cachette, au sommet d'un arbre. Nous traversons une zone rocheuse où les dracénas, les pandanus et les euphorbes peinent à donner une impression de végétation. Dans moins d'un mois la pluie fera reverdir les buisssons secs, les lianes ainsi que les arbres qui semblent morts.
Face à nous se dresse un mur de roches grises. Ces formations géologiques sont dues à l'érosion et à des phénomènes chimiques qui décomposent la roche jusqu'à ne laisser que des structures extrèmement découpées.
Des passerelles relient les plateaux rocheux entre eux et permettent de traverser les canyons.
Il faut parfois se frayer un passage à travers des couloirs de roches acérées.
Nous trouvons un petit coin d'ombre pour déguster notre pique-nique. Il s'agit de spaghettis bolognaises réalisés par les cantinières du camp avec de la viande de zébus. Nous consommons notre repas à température ambiante. Après la marche sur ce désert de roches chauffées par le soleil, ce repas surprenant passe très bien.
Nous rebroussons chemin pour poursuivre notre randonnée vers un gouffre qui avale les rivières aujourd'hui à sec.
A la saison des pluies nous n'aurions pas pu suivre le lit de la rivière. Le chaos rocheux, aujourd'hui visible, montre la violence des torrents qui dévalent des collines. Au creux d'un vallon, dans un gouffre profond appelé "perte des rivières" tombent trois cours d'eau qui poursuivent ensuite leur route vers l'océan, dans les galeries souterraines.
Pour nous il est temps de rentrer prendre une douche et de pousuivre notre route sur la RN6 pour rejoindre Diego Suarez avant la nuit.