Journal de bord de Nemo de Marine

Janvier 2023, démâtage

Posséder un voilier c’est la promesse de belles balades, mais aussi de quelques contraintes. Le bateau nécessite un entretien permanent et il est des étapes incontournables pour le maintenir en bon état de navigation : le carénage "annuel". Cette mise à terre permet de s’assurer du bon état de la coque et des éléments immergés, bague hydrolube, safran... C'est l'occasion d'enlever les plantes et les mollusques accrochés à la coque. Après ponçage un anti-fouling est appliqué pour protéger la coque.
Cette année nous avons décidé de nous attaquer à une partie importante de notre voilier : le gréement.
Les assurances estiment que les haubans monotorons doivent être remplacés tous les dix ans. Passé ce délai elles se dégagent de toute responsabilité en cas d'avarie imputable au gréement.
Pour le remplacement des haubants, des ridoirs, la vérification de l'enrouleur de grand voile (intégré dans le mât) et de l'implantation du mât nous avons opté pour sa dépose.
La société GMS en Guadeloupe avec l'aide des grutiers de la zone technique procède à la dépose du mât.

La société s'occupe du remplacement de l'ensemble des câbles et des tirants inox qui constituent le gréement.
Pendant ce temps nous déposons la platine sur laquelle repose le mât et qui est équipée des poulies de renvoi des drisses vers le cockpit. Celle-ci est saine et le pont également. Nous remplaçons quelques poulies dont celle de l'enrouleur car l'adaptateur de platine s'est brisé dans son logement.
Les cadènes sont déposées, brossées et peintes.
Nous en profitons pour repeindre la plaque de la survie et redonner du brillant au cadre de maintien en inox du radeau.

    L'épontille, les poulies en tête de mât

Pas de problème non plus côté de l'épontille qui soutient le mât. En tête de mât le réa de la drisse de la grand voile est bien abimé. La pièce qui supporte la poulie du spi est recourbée et nous découvrons un début de crique.
La tête de mât est finalemant remplacée.
La surprise viendra de l'intérieur du voilier, les yeux des tirants de cadènes sont gonflés. Il faudra les découper pour les extraires. Il sont remplacés par des tirants neufs fabriqués sur mesure en métropole.

Nous nous attaquons ensuite à la bôme. La fixation du vit de mulet est saine et n'a pas de jeu. Tous les réas sont changés.
Les rivets qui maintiennent les pontets des poulies, la cage de réa de l'enrouleur de GV et les embouts de la bôme avant et arrière sont retirés et remplacés par des rivets neufs. Lorsque cela est possible les bouts sont retounés pour changer les points d'effort sur les réas.

Les billes des chariots de l'écoute de la grand voile et de la bôme sont remplacées par des billes 8mm "torlon". Les quelques billes "delrin" utilisées en spare ont perdu la moitié de leur diamètre. Ces billes coûtent cher et il est hors de question de les voir s'éparpiller sur le pont. Comme je ne possède pas d'un morceau de rail pour les maintenir j'utilise un morceau de "frite de piscine" découpée à la bonne dimension pour les insérer et les garder dans leur cage. Pour déposer l'embout du rail il me faudra utiliser un tournevis à frapper car la vis est qui le fixe est récalcitrante. Il reste ensuite à glisser le chariot muni de ses billes sur le rail en retirant délicatement la mousse.

Les réas "plat pont" qui renvoient les bouts vers les différents bloqueurs au cockpit sont brossés et graissés en prenant garde de ne pas mélanger les navettes mises en place pour repasser les bouts, à leur place respective, dans les poulies.
Les étapes suivantes consistent à préparer le pont pour la pose du mât.
Les cadènes retrouvent leur place, vis pour les bas haubants et nouveaux tirants pour les haubants principaux. La platine d'implantation du mât est remise en place et fixée à l'épontille après étanchéisation des emplacements des vis.
Il ne reste plus qu'à retourner à la darse pour reposer le mât et le fixer. Les haubans, étai et pataras sont remis en tension.
La grand voile retrouve sa place sur son enrouleur dans le mât et de génois sur son étai.

Une sortie en mer de quelques jours à Marie Galante valide le montage et les réglages des tensions des haubans.


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