Nemo de Marine, journal de bord mai 2018

Mai 2018

froid

Rentrés de métropole le 30 avril, nous faisons un saut au studio du Moule pour récupérer les équipements du voilier, VHF, GPS, PC ... et stocker nos vêtements d'hiver.
La dernière journée en métropole a été dure : Pat et Joe nous ont fait visiter l'île de Molène: balades sur les sentiers de l'île dans un sens et dans l'autre, et repas en plein air... par 10° max.
Autant dire que nous sommes contents de retrouver le climat de la Guadeloupe.

Mercredi 2 mai Encore sous l'effet du décalage horaire (levés tôt) nous nous rendons à l'atelier volvo dès l'ouverture pour prendre rendez-vous et démarrer le moteur enfin réparé en présence d'un mécanicien. Le moteur démarre au quart de tour et ne fume plus de trop. Il faut dire que suite aux déboires précédents la culasse a été remplacée par une neuve (à charge du réparateur). Nous passons la journée à préparer le voilier pour sortir au plus tôt, dès jeudi. Les prévisions météos sont toutefois médiocres.

Jeudi, 8h00, le vent souffle déjà fort dans la marina, peu importe nous verrons bien dehors. La météo annonce une mer agitée, sans plus, et un vent 4 à 5 Beaufort, rafales sous grains. Les alizés sont actuellement "humides", il va falloir prévoir les kway(s). Ceci dit, rien d'ingérable en caraïbes.

"Episode un"
Nous quittons la marina pour Marie Galante où le mouillage dans la baie de Saint Louis est généralement reposant.
Après une heure de navigation sous moteur (en test) nous entendons un grand bruit et le voilier ralenti franchement.
Nous avons un court moment d'angoisse par rapport au fonctionnement du moteur puis nous nous apercevons que nous avons pris en remorque un filet dérivant. Le filin s'étire sur 80m au moins, ouf...

gosier

Nous apercevons au bout de la ligne les flotteurs en liège. Je m'équipe d'un gilet et croche le harnais avant de descendre sur la jupe pour couper le filin. Nous nous rendons ensuite à l'entrée du mouillage de l'îlet Gosier où je mets les plombs et branche le narguilé pour plonger sous le voilier et dégager le reste du bout pris dans l'hélice. Heureusement il n'y a pas de dégât sur l'arbre et les joints.

L'hélice dégagée nous renonçons à repartir vers Marie Galante. Nous avançons avec prudence pour mettre le voilier à "l'abri de l'îlet". Ici les plaisanciers partagent le mouillage avec les nageurs qui parcourent de longues distances de bouée en bouée. Des voiliers tirent tout de même des bords autour des bouées jaunes de la limite des 300m.

froid

"Episode deux"
Nous nous préparons pour la pause déjeuner. Je surveille des voiliers qui régatent et s'approchent un peu trop de nous. Challenge Guadeloupe nous longe sur tribord avec l'intention de virer devant notre étrave. J'ai beau lui crier attention à la chaîne ! il persiste dans sa manœuvre. Face à un fort vent notre chaîne est tendue. Le safran bâbord du voilier se prend dans notre chaîne, comme je le craignais. Le voilier régatier se couche violemment et pivote vers notre flan gauche. Heureusement le safran se dégage avant le choc et les régatiers filent sans demander leur reste.
Plus de peur que de mal, le crochet du bout qui amorti la chaîne s'est un peu étiré...

coucher

Jeudi 3 mai au vendredi 9 mai, après une nuit à rouler d'un bord sur l'autre, nouveau départ pour Marie Galante. La mer est agitée, le vent souffle à 30 noeuds. Nous ne battons pas de record de vitesse. Il faut dire que nous n'avons pas vidé le bateau du ravitaillement prévu pour deux mois. Il nous faut 4 heures avant de jeter l'ancre dans la baie de Saint Louis.
Nous avons la ferme intention de ... ne rien faire !
Les premiers jours sont venteux et pluvieux puis le temps s'améliore peu à peu.

Dimanche nous nous rendons au restaurant le plaisir des marins. Le rapport qualité prix est moyen. L'entrée (froide) est servie en même temps et dans la même assiette que le plat principal (chaud). Contrairement aux dires de la serveuse rien n'est compris dans le menu, il faudra donc payer le ti punch...

   

La plage de Folle Anse ; un héron ; carbet

Dans la semaine nous allons faire une promenade le long de la plage de Folle Anse vers l'usine de canne à sucre. Les raisiniers en fleurs ou en fruits, les poiriers pays, les catalpas et quelques palmiers bordent l'étroite bande de sable. Les carbets sont déjà réservés.
Des hérons surveillent notre avancée et s'envolent dès que nous les approchons de trop près. La mer le long de la plage est peu profonde et l'eau cristalline.

Mecredi 9 mai, nous pensions trouver un peu de frais au super U mais les frigidaires sont vides. La viande vendue au rayon boucherie inciterait à devenir végétarien !

terre de haut

Jeudi 10 mai, changement d'île, nous partons pour les Saintes. Si le mouillage n'est pas trop rouleur nous resterons jusqu'à dimanche.
Après 4h de navigation au portant et un petit bord pour nous recaler sur notre route nous nous amarrons à une bouée devant le bourg de Terre de Haut.
Le vent souffle fort, le mouillage est très agité et le bateau roule parfois violement d'un bord sur l'autre.
Nous regrettons déjà la baie tranquille de Saint Louis de Marie Galante.

   

Vente de poissons thons et dorades ; l'îlet Cabri ; la baie des Saintes (vue du Chameau).

Nous profitons d'une sortie à terre pour acheter du poisson à l'étal des pêcheurs. Nous aurions bien pris deux steacks de thon rouge mais le thon est déjà pesé, payé et réservé par le restaurant: impossible d'en avoir. Nous nous contenterons de deux filets de dorade coryphène.
En mer il est impossible de tirer une traîne pour pêcher car la quantité de nappes de sargasses est trop importante. En dix minutes l'appât est complètement enfoui dans les algues.

terre de haut

Samedi 12 mai, nous mettons nos chaussures pour nous rendre au sommet de la colline du Chameau. Sur la hauteur, 337m, une tour carrée domine la baie des Saintes. Au fur et à mesure que nous montons la route qui mène à la tour devient plus rude. A chaque virage la pente de la route augmente de quelques degrés supplémentaires.
Notre ascension dure une heure. Nous atteignons enfin le site du Chameau. Au sommet, la vue sur la baie des Saintes est superbe.

tete rouge

Le lendemain, les mollets un peu raides nous nous rendons à la plage du Figuier. Au passage nous faisons un détour vers la batterie de la Tête Rouge. Les chèvres et les poules gardent le site à l'abandon.
La plage du Figuier porte encore les stigmates des cyclones les flamboyants et gommiers rouges sont brisés et les cocotiers ont leurs palmes en berne.

Lundi 14 mai, nous décidons de retourner à Marie Galante dans la baie de Saint Louis. Il nous faudra 6h et parcourir 22,82 miles pour remonter contre vent et marée vers l'île distante seulement de 16,92 miles.
Nous retrouvons le bercement tranquille de la houle dans la baie de Saint Louis.

plage

Mercredi 16 mai, l'envie nous prend d'aller tester le mouillage devant la grande plage qui s'étire derrière l'usine de sucre de canne. Nous levons l'ancre en fin de matinée pour un petit parcours d'une quarantaine de minutes, c'est aussi l'occasion de faire de l'eau avec le dessalinisateur.
Nous jetons l'ancre devant une plage de sable blanc par 3m de fond. Entre deux nuages la mer s'éclaircit et prend de jolies couleurs. Mis à part une petite vedette de tourisme qui rentre sur la grande île en début d'après midi nous sommes seuls sur ce mouillage.

poissons

Jeudi 17 mai, nous n'avons pas dormi isolés, un catamaran est arrivé en soirée et a jeté l'ancre non loin de nous.
Pendant la baignade du matin je constate qu'un petit banc de poissons s'est "réfugié" sous le voilier. Colas et carangues m'obserbent pendant que j'inspecte la coque. Un hameçon et un reste de jambon vont nous assurer la friture pour le repas du soir.
Dans l'après midi l'appel de la plage et du sable blanc est trop fort. Nous décidons d'aller voir de plus près, je nage en PMT et Renée vient me rejoindre avec l'annexe. Nous longeons ensuite la plage en marchant dans une eau à température agréable.

echouage

Vendredi nous retournons à Saint Louis car ça va être la cohue au mouillage cet après-midi. Le festival Terre de Blues et ce week-end prolongé vont attirer du monde.
Dans la matinée Renée attire mon attention sur un petit bateau devant la plage qui ne suit pas le mouvement des bateaux au mouillage. Nous allons voir avec l'annexe, il est échoué. Un autre plaisancier vient nous rejoindre et malgré nos efforts pour le coucher, le pousser ou le tirer nous n'arrivons pas à le bouger. Finalement nous descendons le skipper à terre pour qu'il tente de trouver un pêcheur avec des moteurs plus puissants. Il lui sera répondu d'attendre la marée du lendemain. Finalement avec l'annexe je vais jeter son ancre dans des eaux plus profondes et au vent avec l'espoir que les rafales de vent auront raison du sable et que le voilier pivotera. Dés qu'il sera possible le skipper pourra wincher la chaîne de l'ancre pour hâler son bateau.

boeuf

Samedi 19 mai, malgré les averses qui se succèdent nous descendons à terre faire quelques courses et voir s'il y a des activités. Au bourg il y a un petit groupe qui joue de la musique créole soutenu par quelques danseuses improvisées. Un petit marché artisanal s'est installé sous des chapiteaux.
Un meneur de boeuf s'est fait beau et propose des balades dans sa charrette décorés de palmes.
Hervé, Valérie et leurs invités sont en route sur Cyane et devraient arriver en début d'après midi.

Lundi 21 mai, 8h00, il est temps de rentrer, nous avons passé un super week-end avec nos amis qui ont jeté l'ancre à côté de Nemo de Marine. Nous quittons Marie-Galante en compagnie d'autres voileux, les travailleurs reprennent le boulot mardi...