Journal de bord de Nemo de Marine

Novembre 2021, petite sortie vers les îles du nord

Saint Martin, Grand Case

Lundi 29 novembre, sur le bateau il n'y a pas beaucoup de possibilité de faire du sport. Bien sûr notre corps est toujours en mouvement car solicité par le bouchonnage du bateau et nous faisons des brasses autour du voilier puisque nous ne manquons pas d'eau (salée). L'occasion se présente parfois comme aujourd'hui d'aller arpenter une longue plage de sable blanc.
Les restaurants, les hôtels et quelques habitations ont les pieds dans l'eau. Certaines bâtisses n'ont pas été recontruites, sans doute n'étaient-elles pas assurées contre les cyclones. Pas d'assurance = plus de toit. Au fin fond de la plage se trouve un vieux cimetière. Il est envahi par les herbes, les lianes rampantes et les violettes bord de mer. Il y a un moment que la faucheuse n'est pas passée par là. A côté se trouve un petit coin pique-nique improvisé meublé de palettes réabilitées et d'un barbecue.

Mardi 30 novembre, sortie courses alimentaires chez jenny's minimarket pour acheter des congelés en portions individuelles, poissons, shrimps...

Mercredi 1 décembre, nous nous rendons à l'aéroport prendre une voiture de location. Le loueur nous déconseille vivement les quartiers de Sandy Ground et d'Orléans car il y a eu des barrages comme en Guadeloupe. Il souhaite récupérer sa voiture, "non incendiée", en bon état.
Nous nous rendons à l'hopital où nous avons pris rendez-vous pour le rappel covid (n°3). Le rond point porte encore les traces des feux de barricades. A l'hôpital il n'y a pas de piquet de grêve et tout se passe bien.
Nous redescendons vers la marina de Marigot pour trouver un restaurant. Le "port" et la capitainerie ont été reconstruits. Les marchandes occupent la place du quai et vendent vêtements, souvenirs artisanaux et casquettes Saint Martin.
Après notre déjeuner au Be Cool, à la Marina Port la Royale, nous nous rendons à la baie orientale, la baie est toujours balayée par les vents, l'îlet Pinel offre un refuge mais il est bien encombré. Avant de rentrer à Grand Case nous faisons un détour par l'anse Marcel. Pour entrer sur le site, occupé par les hôtels, il faut franchir une barrière qui fonctionne avec un bouton poussoir. La baie n'est pas très grande, à part les hôtels qui squattent la plage il y a une petite marina et un petit magasin casino.

Jeudi 2 décembre, comme nous avons la voiture pour la journée nous repartons vers la ville, Marigot. La devise de l'île: One love, One island ...et ils ont oublié "One Way", nous suivons donc la file de voitures qui descend vers Marigot, nous croisons la file de voiture qui tourne dans l'autre sens. Nous ne sommes pas vraiment intéressés par la zone hollandaise et ses zones duty-free pour les paquebots de croisière. la ferme des papillons au pied du pic Paradis est fermée. Le gps nous amène à la frontière Hollandaise, une rue du papillon, au quartier d'Orléans. Après avoir fait demi-tour nous retournons à Marigot, petit centre d'intérêt de l'île.

Saint Martin, Marigot

Vendredi 3 décembre, pour nous éloigner des "boums boums" festifs du week-end à Grand Case nous allons jeter l'ancre dans la baie de Marigot, devant le port.
En fin d'après-midi un hélicoptère de la gendarmerie fait des rondes au-dessus du quartier de Sandy Ground, "banlieue" de Marigot. La veille, un gendarme a été blessé par balles dans ce quartier déshérité. Contrairement à la Guadeloupe et la Martinique il semble que la "grogne" ne soit pas généralisée sur l'île.

Samedi 4 décembre et dimanche 5 décembre, nous allons faire le plein de nos bidons de gasoil à la station service à l'entrée de la marina Port La royale, 41,60€ pour 40 litres... Le sans plomb est au même prix. Pour les alcools au super U c'est la même chose, le litre de ricard se vend à 8€ contre 24€ en Guadeloupe. Il n'y a pas de production de rhum à Saint Martin mais on trouve du bologne au même prix que dans les îles antillaises françaises.
Nous avons repéré une boutique "autour de la ferme" qui vend des produits des pyrénées ariégeoises. Nous achetons de l'agneau, du saucisson, de la saucisse de Toulouse ainsi que du fromage bethmale. La saucisse nous décevra car elle est trop sèche, hachée trop finement, dommage. Dimanche 5, nous faisons un saut au super U pour complèter notre ravitaillement en fruits et légumes avant de retourner à Grand Case. En ville des bus transportent des touriste américains, un paquebot de croisière est certainement en escale à Phillibsburg, côté hollandais.

Pendant que nous déjeunons nous observons les fumées de pneus qui brûlent au quartier de Sandy Ground.
lundi, le capitaine se bloque le dos en remontant l'échelle, se sera donc repos, lecture et lecture jusqu'à mardi.

Saint Martin, Grand Case

Mercredi 8, le mouillage de Marigot est assez mouvementé, les rafales de vent lèvent du clapot. Les nombreux bateaux à moteur qui coupent à travers le mouillage n'arrangent pas les choses. Ils créent des vagues qui font valser le voilier. Nous nous déplaçons à Grand Case où nous pourrons nager autour du bateau.
La nuit en face de Grand Case l'île d'Anguilla, plate comme une anguille, étire ses lumières comme une longue guirlande posée sur la mer.

Jeudi 9, le beau temps est mis à mal par le passage de grains, se succèdent alors les ouvertures et fermetures des panneaux de pont pour garder la literie au sec.
Vendredi 10 une partie de la journée est passée à refaire les branchements de tuyauteries d'eau car il y a une fuite au niveau du chauffe-eau, sous les planchers. Il a fallu aller chercher, à pied, le matériel nécessaire au magasin de bricolage dans une ZI à 2,5km de Grand Case. Le village n'a même pas une petite quincaillerie. Samedi 11, Renée qui a un oeil sur facebook repère un voilier déclaré volé par son propriétaire. Après vérification du nom et comme nous n'arrivons pas à joindre le propriétaire nous signalons la présence du voilier à la gendarmerie maritime. Le lendemain nous sommes informés que le propriétaire s'est rabiboché avec le futur acheteur du bateau parti de martinique sans son autorisation.

Dimanche 12 au samedi 18, nous commençons à étudier la météo pour notre retour en Guadeloupe. Le temps va se gâter en milieu de semaine prochaine. Il nous faut trouver une fenêtre pour deux jours de navigation avec si possible une escale de nuit du côté des îles de Saint Kitt et Nevis plus au sud, si le vent est avec nous.

Lund 13, nous faisons un tour dans la partie hollandaise de l'île jusqu'à Philipsburg. Nous en profitons pour faire les magasins de matériels pour bateaux, Budget Marine et Island Water World entre autres. Le florin est la monnaie officielle mais c'est le dollar américain qui est utilisé. Nous déjeunons au restaurant Chesterfield . La serveuse qui ne parle pas français est aux petits soins pour nous, à notre grand désespoir elle n'arréte pas de réaligner nos verres et couverts. Ici pas de masque ni de passe sanitaire. Les prix du menu sont affichés en dollars et florins, les plats que nous choisissons sont corrects. Renée remarque que les blancs sont placés d'un côté de la salle et les noirs de l'autre, peut être un hasard.
Notre départ en mer prévu mardi 14 est retardé en raison d'une mer "forte" dans les prochains jours. Nous allons attendre qu'elle soit juste "agitée". Vendredi 17, nous prenons un taxi collectif qui nous même à Marigot pour faire une nouvelle Clearance. Le chauffeur fulmine après un confrère qui le précède et qui lui pique tous ses clients.

Samedi 18, dimanche 19, le bateau est prêt pour le départ mais il souffle un vent à décorner les boeufs. Nous espérons profiter d'une acalmie lundi pour rallier Saint Barthélmy, dans un premier temps.

Lundi 20, enfin le "mistral tropical" qui souffle depuis plusieurs jours a faibli. Nous laissons passer un flot de nuages gris avant de lever l'ancre. Les rafales l'ont tellement incrustée dans le sable que nous remontons sur ses fourches un amalgame prêt pour faire de béton.
Nous mettons cap vers le nord pour contourner Saint Martin et trouver le vent pour redescendre ensuite sur Saint Barthelemy. Nous passons entre Saint Martin et l'île de Tintamarre. Le vent, et la mer, nous mènent au sud de l'île Fourchue où nous déçidons de faire notre première escale sur la route de la Guadeloupe. Si le vent reste d'est nous avons peu de chance de rallier Antigua demain.

De Saint Barthelemy vers La Guadeloupe

Mardi 21 décembre, nous largons notre bouée à 8h00, nous aurions pu partir plus tôt mais le ciel est gris annonciateur d'averses. C'est d'ailleurs ce qui nous attend pour les prochaines heures. Nous avons décidé de descendre "directement" sur la Guadeloupe. Après une tentative avortée de faire cap sur Montserrat nous tirons un long bord qui nous amène au nord est entre Saint Barthélemy et Barbuda. Nous redescendons ensuite là où le vent nous mène, c'est à dire Saint Kitts et Nevis. A 18h, le soleil disparaît à l'horizon. A partir de 20h30 c'est la lune qui va nous accompagner toute le nuit. Nous mettons cap à l'est au moteur car le vent refuse et nous n'avons pas envie de tirer un autre bord de 30MN. Heureusement le vent tourne et nous pouvons finalement longer les îles Saint Kitts et Nevis vers Monserrat à la voile.

A 1h30 le Mercredi 22 décembre nous prenons le canal entre Nevis et l'île Redonda que nous repérons vers 3h du matin. A 6h30 nous longeons enfin l'île de Montserrat (photo). Le vent nous apporte les odeurs d'oeufs pourris du volcan. Il nous reste 55MN à parcourir pour arriver à Malendure. Le vent d'est ne nous permet pas d'aller à Deshaies qui est pourtant plus proche.
Mercredi 22 décembre, le soleil se couche trop tôt à 18h, nous sommes au Antilles , la nuit est là, sans crépuscule. Nous rentrons prudement dans le mouillage de Malendure à 19h. Au milieu de la baie, les îlets ne sont plus que des ombres que nous laissons sur notre babord. Renée barre pendant que Christian, à l'étrave, tente de repérer les casiers des pêcheurs placés en limite de la réserve, avec un projecteur. Finalement nous arrivons sans emcombre sur notre lieu de mouillage pointé lors d'une escale précédente.

La Guadeloupe, Malendure réserve Cousteau, les Saintes

Les îlets Pigeons, sel marin, Carbonara bacon

Jeudi au Dimanche 26 décembre le matin nous découvrons les îlets et les champs de bouées indiquant les casiers que nous avons traversé. Nous rejetons à la mer les quelques petits poissons qui se sont malencontreusement échoués sur le pont dans la nuit.

Après ces deux mois de balade maritime et ces derniers jours de navigation le voilier est devenu un "pain de sel". Il va falloir dessaler tous les équipements extérieurs, panneaux, poulies, enrouleurs, capotes... Une place à quai serait la bienvenue pour un grand nettoyage.
Comme le four a fini de danser la gigue le chef se lance pour préparer un repas revitalisant. Une version de carbonara au bacon so british: spaghettis (complets = moins de sucre) + Bacon + crème fraîche mélangée à un œuf et du gruyère. Rien de gras dans cette recette. Une fois les pâtes cuites on touille le tout dans une casserole, et s'est prêt ! ensuite une bonne sieste s'impose naturellement.
Vendredi 24, il est temps de préparer la soirée de Noël. Les habitations en face du mouillage résonnent des "chantés Noel" antillais, Micheau court toujours après l'étoile du berger.
Dans la matinée nous amarrons notre annexe au petit port de pêche bien caché derrière deux digues de rochers difficiles à distinguer sur la côte. Il y a sur place une zone commerciale, petit carrefour, pharmacie, laverie, boulangerie... Il suffit de traverser la route pour trouver du carburant. Noël passe tranquillement. Le repas est agrémenté par des coquilles Saint Jacque "pétoncles" qui se révèlent de médiocre qualité. Pour un jour férié il y a beaucoup de voiliers qui entrent et sortent du mouillage.

Dimanche 26 nous descendons vers les Saintes au moteur le long de la côte de la Basse Terre. Nous trouvons un bon vent pour traverser le canal des Saintes à la voile. Nous nous lançons à la poursuite d'un petit sloop que nous finissons par doubler à l'entrée de l'îlet Cabrit. Nous nous amarrons sur une bouée devant le bourg de Terre de Haut en attendant de décider de la suite du programme.
Lundi comme il fait un temps magnifique nous faisons un saut à terre pour faire un peu de marche. Pour les fêtes les touristes sont revenus et l'île est parcourue dans tous les sens par des vélos et des voitures électriques.
Mardi, une petite onde passe sur le mouillage. La pluie rince le bateau qui en a bien besoin.

Mercredi nous remontons péniblement vers Marie-Galante contre vents et marée. Rv et Val doivent nous rejoindre pour les fêtes du nouvel An. Ils arrivent le vendredi après-midi et jettent l'ancre à côté de notre voilier. Nous fêtons le réveillons sur leur catamaran, en petit comité. Samedi, 1e janvier 2022 nous allons nous promener dans la campagne Marie Galantaise. Pour le déjeuner Val et ses copines ont préparé un jambon de noël caramélisé à l'ananas. Bien qu'un peu épicé il est excellent.


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