L'avion de la ligne intérieure décolle à l'heure décalée prévue bien qu'à l'enregistrement l’hôtesse n'ait pas été franchement rassurante sur son départ. Nous survolons à nouveau de magnifiques paysages de plaines et de montagnes qui rendent bien compte de l'immensité de l'île (superficie de ± 50 000 Km² de plus de la France métropolitaine). Les rivières déversent leurs eaux cuivrées dans le fleuve Mangoky. Le sable issu de la désagrégation des montagnes de grès est charrié par les eaux et crée des bancs ou des plages sur le parcours du fleuve.
La fonctionnaire qui fait le contrôle de police à Tulear est bien aimable. Je comprends la raison plus tard, quand une fois tous les passagers passés, elle vient me trouver à la réception des bagages pour me dire : "donne-moi un petit cadeau". Devant mon refus (courtois), elle n'insistera heureusement pas.
Notre guide, Nirina, nous attend dans le hall de l'aéroport. Après les présentations nous retirons des devises sous l’œil attentif de la foule qui se presse dans le hall. Pour 200,00 euros nous obtenons 552 000,00 ariarys, l'épaisse liasse de billet est prestement planquée dans le sac en attendant une meilleure répartition. Notre première étape doit nous mener à l’arboretum de Tulear. Nous plongeons dans le fourmillement de la ville. Les porteurs poussent des chariots en bois montés sur quatre roues qu'ils dirigent avec un volant sommaire.
Les pousse pousse colorés transportent les clients d'un bout à l'autre de la ville. Des chariots tirés par des zébus transportent également du charbon de bois, des briques, des bidons d'eau et toutes sortes de marchandises. Les taxis brousse et les camions attendent un peu de fraîcheur, ou d'être complet pour attaquer les pistes. Après avoir acheté des packs d'eau dans une boutique nous quittons le ville.
Nous découvrons à l’arboretum de Tulear de nombreuses plantes et arbres endémiques de Madagascar. Les pachypodiums sont surnommés pieds d'éléphant en raison de la taille épaisse de la base de leur tronc.
Les kalanchoés et les euphorbes aux feuilles épaisses de plantes grasses abondent dans le jardin. Trois cabanes ont été construites pour montrer le mode de vie de tribus malgaches du sud. Les didiéracées appelées plantes pieuvres étirent leurs tentacules dans tous les sens. La guide nous montre l'épave du premier véhicule du botaniste qui a créé le parc. Quelques tortues radiées sont abritées dans un enclos.
A proximité du parc les fabricants de briques creusent l'argile en plein soleil. Les briques sont ensuite empilées et cuites au feu de bois.
A la fin de la visite nous prenons la route pour Ranohira aux portes de l'Isalo. Nous suivons la RN7 qui traverse Madagascar de Antananarivo à Teluar. Tout le long de la route les villageois déposent le fruit de leur travail. Selon leur "spécialité", nous voyons, empilés sur le bas côté, les sacs de charbon de bois nécessaires pour la cuisine, des tas de briques, des monticules de pierres concassées en graviers, du bois de construction et des cordages réalisés avec de la fibre de sisal. Des villageois distillent également du rhum blanc.