Journal de bord de Nemo de Marine

Juin 2021, balades maritimes et terrestres

Jeudi 24 juin, en matinée nous partons en randonnée vers le point de vue signalé vers les hauts de Saint-Louis. Dès la sortie du bourg le paysage devient très campagnard. Le long de la route le nombre de villas en construction avoisine le nombre des anciennes cases abandonnées.
Nous montons vers le secteur de Bagatelle. Les grands manguiers et les arbres à pain séculaires dominent les prairies. Des palmiers et des arbres plus décoratifs sont plantés en bordure de la route, on trouve entre autres des bauhinias aux fleurs en forme d’orchidées blanches ou roses. Les maisons sont très fleuries, dans les cours poussent des pommes cannelles, du roucou et quelques bananiers. Nous trouvons un quenettier avec des grappes de quenettes encore vertes.

A l'ombre de manguiers les cochons s’engraissent et se prélassent, beaucoup seront au menu du prochain noël.
Nous arrivons au point de vue et c’est la déception, nous ne voyons que les toits de tôles rouges de Saint-Louis en partie cachés par les nouvelles constructions et les arbres.
Nous redescendons par le même chemin. Dans un champ, des ouvriers Haïtiens coupent la canne à sucre à la machette. Pour l'heure les cannes sèchent au sol, elles vont perdre de l'eau et gagner en taux de sucre.
A l'entrée du bourg de Saint-Louis il ne reste de la première usine sucrière de l'île que quelques pans de mur colonisés par des figuiers maudits et une chaudière rouillée.

Vendredi 25 juin, nous avons pris rendez-vous à la poissonnerie pour acheter des produits de la mer. Malheureusement les deux marchandes présentes ne vendent que des pâtés salés, sûrement très bons mais ce n'est pas ce que nous cherchons. La poissonnière refuse de couper en deux les énormes vivaneaux qui pèsent au moins 3kg. Nous nous rabattons finalement sur une queue de dorade coryphène. Nous aurions préféré un petit vivaneaux ou un perroquet à la chair plus goûteuse.

Samedi, le temps est médiocre, nous restons à bord.
Pour se protéger de la pluie (blague) un banc de petits poissons s'est réfugié sous la coque. Ils apprécient les restes de gésiers toutefois nous ne jetterons pas la palangre et nous les laisserons frétiller tranquillement.
Dimanche le ciel se dégage et nous allons faire un tour au bourg qui comme d'habitude brille par une forte absence d'activité.
En nous rendant au Super U nous passons à côté d'une petite chapelle aux murs de pierres. Les niches qui abritent les statues de la vierge sont noircies par les fumées les bougies allumées pour les prières.
Dans l'après-midi les poissons seront à la fête pendant le grattage de la ligne de flottaison pour enlever les algues et embryons de coquillages. Les deux crabes installés derrière la jupe activent leurs pinces pour profiter, eux aussi, du festin.

Lundi 28 juin, nous sortons de Saint-Louis pour une randonnée pédestre vers les plages de l'anse Canot. Il n'y a pas de sentier aménagé, nous suivons donc la route. Heureusement il n'y a pas beaucup de circulation. Nous constatons que les fossés en Guadeloupe servent encore de poubelles, toutes sortes de détritus sont jetés dans la nature.
Au bout d'une heure de marche nous arrivons à la plage de l'anse de Mays, c'est une longue et magnifique plage de sable blanc. Diverses espèces de tortues marines viennent pondre sur ce site. Par temps de pluie il vaut mieux ne pas se réfugier sous les arbres car la plage est bordée de manceliniers aux fruits et à la sève toxique. Les ananas bois colonisent les branches des arbres. Au retour nous repassons devant la petite église de Saint-Louis. A côté du port de pêche une barque est installée sur un socle en mémoire des pêcheurs disparus en mer.

Mardi 29 juin, compte tenu des prévisions météorologiques pour la fin de semaine nous décidons de nous mettre à l'abri au port. Nous levons l'ancre à midi. Comme souvent la traversée dans le sens Marie-Galante vers Pointe à Pitre est agréable, entre largue et grand largue le vent nous mêne droit au but. Il y a quand même une petite houle qui fait rouler le voilier.
A 16h nous sommes amarrés sur nos bouées au Lagon Bleu. Nous ne tardons pas à débarquer pour rejoindre notre logis terrestre.
Il faudra revenir au bateau pour le désarmer et le préparer à affronter la saison cyclonique...


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