Journal de bord de Nemo de Marine

Martinique, Guadeloupe avril 2020 - Le retour.( Page 1 - Page 2 )

Hélice

Samedi 11 , dimanche 12 avril nous apprenons que le préfet a instauré un couvre-feu pour le week-end pascal, dimanche et lundi. Il est vrai qu’aux Antilles les vacances de pâques sont consacrées aux festivités en famille, sur les plages, en musique, avec dégustation de rhum et de plats traditionnels à base de crabes de mangrove...
Donc, comme la plupart des gens scotchés sur leur voilier dans la baie nous allons faire nos courses. avant la fermeture des magasins. Dans les deux seules petites superettes du bourg les étagères commencent à présenter des espaces vides.
Sous le voilier, en seulement trois semaines, les anémones et les algues envahissent tout. Comme nous avons le projet de « rejoindre notre domicile » en Guadeloupe la semaine prochaine, il va falloir s’atteler au nettoyage de la coque et de l’hélice si on ne veut pas ramer.

Plongeur

Lundi 16 , mardi 14 avril comme prévu, nettoyage de l'hélice et raclage de la coque pour ôter "la pelouse". Nous nous occupons ensuite du rangement du voilier pour reprendre la navigation en toute sécurité. Il est vrai qu'au bout de trois semaines sans bouger nous avons pris nos aises. Ce n'est pas le bazard, mais une cabine vide devient vite un espace de libre-stockage.

Mercredi 15 au jeudi 16 avril nous quittons le mouillage de Sainte Anne pour remonter par petites étapes à Pointe à Pitre. A l'arrivée à notre première escale, l'Anse d'Arlet, le guindeau qui avait eu des hoquets au départ refuse de fonctionner. C'est donc en débrayant manuellemet que nous jetons l'ancre. Une demi-heure plus tard alors que nous nous installons pour le repas le voilier dérape. Il faut remonter la chaîne en toute hâte tout aussi manuellement. A un moment l'ancre se raccroche fermement nous manquons perdre le davier.
Pour finir nous allons prendre une bouée devant le bourg, au lasso, car le bout d'amarrage ne flotte pas.

Guindeau

Jeudi après plusieurs tests sans résultat probant, nous déposons le guindeau pour de plus amples vérifications. La journée est consacrée au dépannage du guindeau, vidange, graissage et nettoyage des pistes du moteur. Après réassemblage et branchement "volant" l'essai se révèle fructueux. Nous profitons d'éclaircies entre deux averses pour le remettre à sa place.

Vendredi 17 avril nous remontons vers Saint Pierre au nord de la Martinique. Nous hissons les voiles car dans la baie de Fort de France il y a toujours du vent. En cour de route, un zodiaque de la gendarmerie maritime vient à notre bord. Un gendarme nous hèle et nous dit que nous n'avons pas le droit de nous déplacer.
Il aurait pu, plus poliment, nous demander quel était le motif de notre déplacement, mais bon !.

St Pierre

Nous lui répondons que d'après les informations que nous avons de la préfecture nous avons le droit de naviguer jusqu'à notre port de résidence. Il insiste en demandant si le CROSSAG est informé. Nous lui répondons "affirmatif" sans préciser que lorsque nous avons appelé le CROSSAG il nous a été dit qu'"il n'y avait pas de consigne particulière du moment que le port était en mesure de nous recevoir".
Finalement, le grognon du groupe me demande de remonter ma traîne car nous ne naviguons pas assez au large pour pêcher, puis, ils s'en vont chercher une autre proie.
Nous jetons l'ancre au sud de Saint Pierre à l'Anse Turin, devant la plage. Pour une fois la montagne Pelée est presque dégagée.

Samedi 19 avril, Saint Pierre est une ville de pêcheurs. Dans la matinée nous observons le va-et-vient des barques autour du voilier.

Pêcheur     Pêcheur     Pêcheur

Pendant que bigdil 2 remonte son filet un pélican gris surveille attentivement au cas où il pourraît profiter de l'aubaine d'un petit poisson.

Hélico

Pendant ce temps l'hélicoptère de la douane survole une petite barque. Il possible que ce pêcheur ne soit pas en règle car l'hélicoptère fait plusieurs passages au-dessus de lui, comme pour le dissuader de continuer de pêcher.
Nous avons signalé une nouvelle fois au CROSSAG nos intentions de déplacement vers la Guadeloupe dès dimanche, cette fois avec un formulaire adéquat qui nous a été envoyé par mail.

Salon

Photo, vue de la plage depuis le "salon"

Dimanche 20 avril, nous quittons Saint Pierre au petit matin. Côté canal les nuages s’amoncellent. Passé le cap au nord de la Martinique le vent ne dépasse pas 10 kts, nous sortons toutes les voiles assurés d’une traversée tranquille. La pluie arrive et nous essuyons deux averses qui génèrent très peu de vent, petites poussées à 14 nœuds. Pas de chance l’ondée suivante cache un gros grain. Le vent monte brutalement à 35 nœuds, le voilier se couche et part au lof. Le génois entièrement déroulé n’apprécie pas la manœuvre et une partie de la bande UV de déchire. Nous ne pouvons pas le laisser déroulé car il bat trop et pourraît endommager l’étai.
Nous remontons donc la côte sous le vent de la Dominique au moteur avec la GV en appui.

Dauphin

Nous "espérions" pouvoir passer la nuit à Porsmouth mais dès que nous entrons dans la baie, vers 17h, les garde-côtes viennent se positionner à notre tribord pour nous indiquer que le port est fermé et que nous ne pouvons pas faire d’escale.
Par intermédiaire de la VHF (palabre en anglais) nous indiquons l’immatriculation du voilier, le nombre de personnes à bord , le nom et le numéro de passeport du capitaine. C’est l’occasion d’utiliser l’alphabet phonétique : Alpha, Bravo, Fox Fox pour FF (Fort de France), Delta Yankee pour DY (pour le Y, Yellow ça le fait aussi!).
Finalement nous relançons la machine en direction de Marie Galante. Un des garde-côtes nous fait un salut de la main comme pour nous montrer qu’ils sont désolés.
Le soleil se couche à 18h, il nous reste 20 milles à parcourir. Nous jetons l’ancre à 21h40 devant la plage de la distillerie Poisson après avoir évité quelques casiers. Nous n’avons pas envisagé un atterrissage à Saint Louis en raison, justement, du grand nombre de casiers placés par les pêcheurs à l’entrée de la baie.

Lundi 21 avril, nous déplaçons le voilier à Saint Louis où nous passons une journée tranquille. Nous ne descendons pas à terre. La rumeur selon laquelle les habitants de Marie Galante crèveraient les annexes des plaisanciers court de bateau en ponton. Les marins ne sont pas les bienvenus sur l’île.

Velo

Mardi 22 avril, nous occupons notre matinée à préparer le voilier pour le retour au port. L’annexe est sanglée sur le pont. Nous quittons Saint Louis à 13 h. Le port nous a assuré de la disponibilité de notre place au ponton.
Les dauphins nous accompagnent un petit moment, comme d’habitude ils font la course en frôlant l’étrave.
A 17 h nous sommes à quai. Nos voisins viennent prendre des nouvelles et nous donnent les dernières informations sur les contrôles en Guadeloupe. Pendant que je finis de ranger le voilier Renée va au Carrefour trouver de quoi dîner.

Mercredi 23 avril, nous quittons le confinement sur le voilier pour nous confiner à nouveau, mais en appartement cette fois. Le vélo va remplacer le natation.

A bientôt...


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