Nous nous posons au Cap Skirring avec une heure et demi de retard. Les nombreux comptages et recomptages à Dakar pour retrouver un passager "perdu" et identifier les 30 restants ont retardé le décollage.
Après des formalités un peu folkloriques, M.Ousmane Sane patron de l'hotel Kaloa nous accueille chaleureusement. Des pêcheurs constatent que leurs sac ont été visités par les bagagistes.
Une bonne nuit de sommeil et un vrai petit déjeuner effacent la fatigue du voyage.
J'ai repéré une banque à mon arrivée, je décide d'aller retirer des devises et de trouver une carte téléphonique locale pour appeler Loulou et Nadine et connaitre leur position.
Je quitte l'enceinte de l'hotel, la rue est bordée de boutiques qui ressemblent aux petits "lolos" de la Guadeloupe.
La tentative de retrait de devises au guichet de la BCAO se solde par la capture de ma carte, on est dimanche...faudra revenir lundi comme le recommande le gardien assis à proximité.
Le réveil est brutal, à 4h du matin des pirogues Sénégalaises et Ghanéennes qui dérivent percutent le voilier et menacent de nous éventrer en nous prenant en sandwich contre des pirogues encore amarrées. Il faut abandonner l'ancre en urgence car le guindeau ne pourra pas lutter contre la masse qui nous entraîne. Loul et Nadine arrivent à fixer un pare battage en guise de bouée pour pouvoir récupérer la chaîne, mais nous la voyons s'éloigner avec les pirogues. Nous parvenons à nous extraire de ce mauvais pas. Après une heure de ronds dans l'eau à la lumière du projecteur nous allons nous amarrer sur une des pirogues qui a fini par s'arrêter. Notre bouée n'est plus visible. En grimpant sur les pirogues pour faire le tour des amarres il semble se confirmer qu'elle a coulé.
Au petit matin avec l'annexe et un grappin il nous faudra draguer la rivière pendant 6h pour retrouver notre chaîne enchevêtrée dans les ancres des pirogues.
Il semblerait même que ce soit notre mouillage qui ait stoppé la course folle de celles-ci.
Après avoir repris la chaîne au guindau avec l'aide d'un pêcheur et de Justin, un serveur du campement voisin, nous reprenons notre mouillage vers 14h30 puis nous descendons à terre pour nous restaurer. Un petit tour au village pour prendre quelques vivres et nous rentrons à bord pour nous reposer.
Le village d'Elinkine est un petit centre de pêche où se retrouvent Sénégalais et Ghanéens. Les équipages partent pour des campagnes de pêche de 20 à 25 jours sur des "pirogues" vingt mètres de long, plus de 2m à la proue et plusieurs tonnes de bois. Une partie du poisson est séchée sur place et est ensuite expédiée au Ghana. Les anglophones côtoient donc les francophones, les chrétiens et les musulmans se respectent (les cochons circulent librement dans le village) et les fêtes regroupent toute la communauté.
Lorsque nous traversons le village nous sommes salués par des "kassoumaye" et des bonjours comment ça va bien, quel est ton nom ? Il faut s'arrêter tous les deux mètres pour expliquer qui nous sommes, d'où nous venons... Les enfants demandent des cadeaux ou du savon et nous prennent la main mais ils ne sont pas "collants" et sont rappelés à l'ordre par leurs parents.
Nous assisterons sur la plage à un déchargement de poissons, le poisson qui est resté 18 jours dans la pirogue n'est plus vraiment "frais". Les toubabs que nous sommes sont même pris en photos.
Pas de problème pour le réveil pour l'appareillage, à 5 heures du matin l'appel à la prière me tire du sommeil aussi efficacement que les cloches de nos églises.
Après avoir complété notre réserve d'eau avec les 40 litres fournis par Luc, le directeur du campement d'Elinkine nous appareillons vers Cachouane à vingt minutes d'Elinkine
Arrivée à destination nous sommes immédiatement pris en charge par les enfants. Hugo nous servira de guide pour nous présenter le village. Il s'avère que le garçon est une véritable mine d'informations et un excellent guide. Nous sommes présentés aux femmes qui cultivent des légumes sur de petits lopins de terre.
Beaucoup de riz, des gombos, des tomates et de "l'oseille" qui servira à confectionner le bissap. Il y a également quelques rizières. Nadine commence la distribution de bonbons aux mamans et aux enfants. Bien sûr il faut se présenter à toutes les personnes que l'on rencontre, ça va, ça va bien, je m'appelle...ça va merci.
Les gens sont très sympathiques et après un kassoumaye à l'imam nous décidons de nous poser un peu.
Nous faisons la connaissance d'un couple de suisses en passage prolongé et de Thomas, un routard venu de Guadeloupe.
Nous repartons à la visite des environs de Cachouane. Nous buvons le thé avec les femmes du village qui pilent les grains et qui nous ont gentiment invité.
Nous rencontrons çi et là des "sortilèges de femmes", batons enrubannés de fibres qui servent aux incantations pour éloigner les esprits ou demander des faveurs.
Après un petit tour jusqu'au campement en construction du pêcheur Simon nous nous installons sous un manguier pour palabrer avec les hommes. Nous repartons avec du courrier à poster pour des voileux qui nous ont précédé et chacun notre noix de coco.
Nous laisserons à nos enfants guides des livres et des crayons car le jeune Hugo veut devenir écrivain.
Appareillage avec la marée de 9h pour rejoindre le fleuve Casamance que nous remonterons jusqu'à Ziguinchor. Nous mouillons à la Pointe St Georges pour nous restaurer. En route nous récupérons un pêcheur en panne que nous transportons jusqu'à la ville.
L'eau trouble et les méduses n'insitent pas à la baignade
A Ziguinchor des voileux rencontrés par Nadine et Loul lors d'une escale précédente nous invitent à leur bord. Antoine, le propriétaire, nous apprend qu'il va nettoyer sa coque à Cachouane d'où nous arrivons et qu'il part ensuite pour le Cap Vert. Comme nous avions prévu de partir en début de semaine prochaine, il est possible que nous appareillions le même jour.
Vraiment trop chaud dans la cabine, j'ai dormi la première partie de la nuit sur le pont
Le matin Antoine nous invite à boire un café et nous fait visiter son voilier qu'il a construit lui même. Son monocoque est aussi spacieux qu'un catamaran. Nous filons ensuite au marché pour acheter du poisson et des crevettes pour le repas de midi.
Nous débarquons l'après midi pour aller visiter une boutique artisanale "Africa batik" qui fabrique des batiks. Le propriétaire nous explique la fabrication: le tissu est enduit de parafine aux endroits qui ne doivent pas être colorés. Il existe des "crayons" à parafine et des tampons pour les motifs répétés. Le batik est ensuite plongé dans un premier bain de couleur.
La cire est enlevée et le tissu mis à sécher. Chaque couleur nécessite une étape de parafinage, de teinture et de séchage. La parafine peut également être craquelée pour ne laisser pénétrer qu'un peu de teinture. Ainsi sont réalisés des tableaux en tissu, des boubous, des draps...
Notre ballade nous permet de voir de plus près les oiseaux que nous apercevions du mouillage et qui nous intriguaient. Perchés au sommet des énormes flamboyants ce sont des cigognes qui craquettent, bien sûr, elles sont venues chercher un climat moins hivernal en Casamance.
9h30: aéroport de Ziguinchor pour le visa de sortie. L'avion de Dakar est annulé donc pas de policier.
Un sénégalais présent appelle un premier policier mais il est à l'autre bout de la ville, un autre policier arrivera 1h30 après. Il fait un peu la gueule mais nos passeports sont bien tamponnés pour la sortie.
Nous appareillons pour l'entrée de la Casamance avec la marée à 14 h. Nous croisons quelques pêcheurs. Des pélicans remontent le fleuve dans de longs vols planés. Les cigognes ont un vol allongé, les pattes et le cou étirés alors que les pélicans volent la tête dans le cou.
Nous arrivons à Karabane où nous mouillons pour la nuit à 19h30.
Antoine du voilier Shana nous contacte par UHF pour confirmer son départ jeudi comme nous pour le Cap Vert.
Les dauphins noirs tournent nonchalament autour du voilier pendant que nous briquons le pont. Nous descendons à terre pour visiter le village de Karabane. Comme à Cachouane nous sommes accueillis par les enfants et leur litanie: "bonbons". Il y a une église bretonne délabrée et quelques boutiques où se vendent des tissus et vêtements. Des jeunes désoeuvrés nous offrent le thé et d'excellents beignets de poisson.
Appareillage à 9h pour le Cap Vert. Si les vents nous sont favorables nous devrions atteindre le port de Praia sur l'île de Santiago dimanche 16 novembre.
Première nuit en mer, les dauphins ont cédé la place aux poissons volants.
Nous croisons les pirogues de haute mer qui naviguent sans feu, sans instrument et hors de vue de la terre. Ces pêcheurs ne manquent pas de courage.
La mer est formée, le vent variable de 16 à 20 nœuds de 3 à 4 beaufort. A midi nous avons mangé la bonite pêchée par Loul. Nous sommes toujours en liaison radio avec Antoine et Céline du voilier Shana qui font route vers le Cap. Nous espérons que le vent va se stabiliser à 15 nuds pour la prochaine nuit.
Navigation et repos. Pas un bateau à l'horizon, seul Shana qui navigue hors de vue à une douzaine de milles, vers Tarrafal, déclenche notre radar périodiquement.
Mouillage à 4h du matin dans la baie de Praia. Après un petit déjeuner tardif nous descendons pour faire les formalités. Nous faisons un petit tour jusqu'au marché "aux bidons". Tout ce qui est vendu ici provient des expatriés qui expédient les marchandises, vêtements, radios et toutes sortes de gadgets dans des bidons. Tout est à même le sol. Contrairement au Sénégal les marchands ne sont pas "agressifs".
Après un léger repas poulet/frites nous retournons au bateau pour un repos bien mérité. Par prudence nous avions confié notre annexe à un "gardien", ce qui est très recommandé ici.
Praia est une ville de poussière et de béton. Nous débarquons à proximité d'un grand et bruyant marché aux poissons. Les vieilles cap verdiennes sont superbes avec leurs robes bariolées et leurs foulards en guise de coiffe. Les bassines et autres colis sont transportés sur la tête.
Nous embarquons dans un taxi brousse "hiace" pour nous rendre à Tarrafal au nord de l'île. Le chauffeur fait monter les clients, parfois de force, dans le véhicule. Une fois le taxi bondé, 17 personnes pour 12 places nous voilà partis pour la traversée de l'île.
Le paysage est très découpé entre vallées profondes où poussent des d'arbustes et des monts couverts d'une végétation basse. Des pics arrides attestent de l'origine volcanique des iles. Beaucoup de maïs sec qui semble avoir été semé au hasard et qui sert de tuteur aux feuilles de ce que je pense être des "racines". Il y a du monde tout le long de la route. Beaucoup de femmes portant leur chargement de fourrage, de bois ou de bidon d'eau sur la tête.
Arrivés à Assomada, au centre de l'île, nous sommes priés de changer de taxi pour reprendre notre route. Rechargement de clients dans une bousculade bon enfant et les cris des femmes créoles. A partir de ce village la route est pavée et l'absence d'amortisseur se fait cruellement ressentir. Ce sont également les femmes qui entretiennent la route en désherbant et en replacant les pavés. Après plus de deux heures de route pour 80km nous arrivons à Tarrafal.
Ce village se révèle être un petit port de pêche. Les barques multicolores sont alignées sur la plage et les pêcheurs attendent à l'ombre l'heure de la sortie en mer.Nous croisons des cap verdiens qui ont sejourné en France et qui discutent volontiers avec nous. Après un repas dans un petit restaurant sympathique (boeuf battu / frites) et un petit tour du village sans autre intérêt que la plage et sa baie où mouillent quelques voiliers.
Nous reprenons un "hiace" pour retourner à Praia et le manège du chargement des clients recommence. Une fois le véhicule lancé il vaut mieux se concentrer sur le paysage et oublier la conduite "à l'estime" du chauffeur". Nous arrivons à nous faire déposer au port des "Barcos con velas" et rejoignons Riga.
Journée internet à Praia, malheureusement s'il y a de nombreux point d'accès le transfert de données est impossible donc pas de mise à jour des sites. Nous demandons s'il existe des points wifi mais les gens semblent ne pas connaître la formule.
Nous constituons petit à petit nos stocks de provisions et nous testons les produits locaux en prévision de la traversée. Les patates douces battent le record de longévité pour la conservation. Loul fait deux tentatives peu concluantes de fabrication du pain complet. Finalement j'applique les mesures "machine à pain" avec de la farine blanche et j'obtiens une miche correcte.
Départ à 7h du port de Praia sous GV pour remonter la cote sous le vent de l'île de Santiago vers Tarrafal. Nous devons faire face aux sautes de vent générées par les vallées profondes qui séparent les montagnes et qui nous obligent à ariser la GV car Riga a tendance à partir au lof.
Nous dépassons les derniers villages de pêcheurs au sud ouest de l'île et le paysage devient désertique, presque lunaire. Les falaises plongent à pic dans l'océan. Nous croisons quelques barques de pécheurs. Devant Tarrafal le vent dans le nez nous devons démarrer le moteur pour faire les cinq derniers milles.
Nous arrivons dans la baie à 15h. Nous prenons notre déjeuner après une prise de mouillage difficile car l'ancre chasse.
Nous descendons ensuite à terre nous dégourdir les jambes. Pédro, un gamin, se présente pour garder l'annexe, l'affaire est conclue pour 200 escudos. Le sénégalais (déjà rencontré lundi) qui tient boutique sur le trottoir au bord de la plage nous reconnaît et essaye de nous vendre des statuettes et des colliers "car la journée n'a pas été bonne". Promis, demain, pour compléter la panoplie africaine déjà à bord.Après un petit tour dans le village qui n'est pas vraiment pittoresque, rue pavées et constructions béton inachevées, nous rentrons à bord.
Notre mission du jour consiste à trouver un point d'eau, ce n'est pas gagné car les
robinets ne sont ouverts que deux fois par semaine. Nous débarquons avec
nos bidons et nous sommes assaillis par les gamins. Deux d'entre eux vont se
charger de chercher l'eau. Les autres tournent autour de l'annexe avec
les mains baladeuses sur les bouts, les pagaies, les chaussures...Tous
veulent des t-shirts, des sandales... Nous finissons par repartir avec
nos bidons pleins et quelques dorades, vendues par les femmes de
pêcheurs intallées sur la plage.
Sur le retour nous sommes hélés par Patrick qui nous invite à boire un verre de blanc sur son voilier. Nous acceptons (why not !) et proposons en retour un pot pour le soir.
1ere anecdote
Impossible de connaître le montant de communication restant sur le
téléphone, la douce voix du répondeur en portugais reste une énigme pour nous.
Pas de problème, nous profitons de la balade de l'après-midi pour retourner à la boutique qui nous a vendu la carte sim. Le vendeur compose le numéro indiqué sur la notice et
écoute le message, il me regarde bien dans les yeux et me dit "mais je
ne parle pas portugais". Hé bien nous sommes deux ! Finalement un autre
vendeur nous donnera le n° correct pour recevoir l'info par sms.
Après un petit tour au marché local et une distribution de t-shirts
aux enfants nous rentrons à bord pour accueillir Patrick et Marie.
2ème anecdote
La soirée se déroule bien, histoire de marins et de navigations. Sur la
sécurité à bord les femmes s'inquiètent des manuvres d'homme à la mer et nous reprochent (à tort) de ne pas accrocher nos harnais pour les
quarts de nuit.
Nadine intervient:" c'est comme ça qu'Eric Tabarly est tombé à
l'eau"
Réponse de Patrick: "je sais c'est mon frère..."
Bien sûr on ne pouvait pas savoir... Nous avons passé tout de même un moment très
convivial.
A 7h, ce sont les cris des pêcheurs qui s'interpellent de barques en
barques qui sonnent l'heure du réveil. Nous levons l'ancre à 8h30, le
passage des pointes nord-ouest de Tarrafal est un peu rude avec des
sautes de vent à 22 noeuds. Ensuite notre route se fait au gré du vent
qui s'obstine à nous éloigner de notre but.
A 16h nous effectuons un virement de bord qui
ressemble à un demi-tour vers Boavista.
Après une nuit à essuyer les ruades de Riga, l'île de Sal est en vue,
bien sûr dans le vent ce qui nous amène encore à tirer des bords.
A notre arrivée vers 11h à Palmeira nous sommes accostés par "Zidane" ,
qui nous a été conseillé par le bouche à oreille (brèves de pontons).
Sur sa barcasse "café au lit" , c'est l'homme à tout faire du port:
fourniture d'eau, gaz oil, lavage du linge, et même récupération des
équipiers à l'aéroport.
Nous partons en repérage vers Aspargos et l'aéroport où doit se poser Michel. Notre petite marche nous permet de confirmer ce que nous avions vu en approchant de l'île. C'est un vrai désert que surmontent quelques mamelons sans la moindre végétation. Il y a plus de taxis et d' "aluguer" que d'arbres. Notre opérateur téléphonique T+ est inaccessible depuis l'île de Sal nous reprenons une carte avec CVMOVEL qui semble être opérationnel sur l'ensemble des îles. La bonne humeur semble être la règle de la population locale. Bien qu'il y ait quelques rumeurs d'insécurité, le petit port est encombré de voiliers et le café des pêcheurs qui propose boissons et poissons frits ne désemplit pas.
Nous partons en excursion vers les salines puis pour Santa Maria qui est
un village touristique...
Avant de nous rendre à Santa Maria nous prenons un taxi direction Pedra
de Lume. Après un tour d'Asparagos pour compléter le chargement nous
partons enfin. Nous traversons la plaine en direction d'un petit mont au
bord de l'océan. Nous arrivons à Pedra de lume, littéralement "pierre de
feu". Quelques maisons disséminées sur une étendue de sable et de
cailloux. Les vieux et énormes portiques en madriers plantés tout les
cent mètres rappellent l'exploitation des mines. L'ensemble évoque les
villes fantômes de la conquête de l'ouest.
Nous suivons un sentier qui grimpe sur un ancien volcan. Un tunnel a été
creusé dans la roche pour arriver au cratère. Le centre du cratère
abrite des salines et les couleurs des mini-lacs roses, blancs et bleus
dans ce cirque naturel rendent le paysage magnifique. Loulou et Nadine
testerons leur flottabilité dans le lac rose. Il parait que ça rajeuni.
Nous redescendons au bourg emportant nos blocs de cristaux de sel en
souvenir.
Après une collation au restaurant du coin nous nous rendons à Santa
Maria.
La route qui traverse l'île est rectiligne et le paysage toujours aussi
lunaire. Santa Maria regroupe les hôtels de l'île autour de plages de
sable blanc. Il y a donc beaucoup de touristes. Sur un ponton les
pécheurs démêlent leur filets pendant que les gamins s'essayent à la
pèche avec du fils enroulé autour de bouteille .La ville ne présente pas
vraiment d'intérêt. Nous saluons au passage nos amis Sénégalais dont les
échoppes de souvenirs africains fleurissent dans toute la ville avec
leur achalandage de tableaux, statuette, masques...
Après une ballade
dans les rues pavée de la ville, nous reprenons la route de Palmeira.
Une petite pose au café du pêcheur pour goûter à l'ambiance locale et
assister à l'arrivée des pécheurs et des barques navettes. Nous
constatons que le slogan de l'île : "no stress" se révèle être bien
appliqué.
En attendant Michel, matinée repos à bord, brassage du linge, estimation
des futurs repas et ... encore du ravitaillement.
Un petit mot sur le monde des voileux.
Comme nous suivons les mêmes routes maritimes qui mènent aux Antilles ou
pour certains vers le Brésil à partir du Cap Vert nous croisons des
équipages déjà vus aux escales précédentes. C'est souvent l'occasion
d'échanges sur les endroits à visiter, quels moyens de déplacement
utiliser sur les îles, et des informations plus techniques sur les
mouillages et les différentes formalités. Souvent nous constatons des
disparités sur les coûts et frais de clearance dans les iles. Le visa acquis
auprès de l'ambassade du Cap Vert en France n'est pas demandé pour les
voiliers de passage donc inutile. On discute également avec les
équipages des voiliers qui feront route dans notre direction vers les
Antilles et dont le point de départ sera Mindélo sur l'île de São
Vicente d'où nous partirons début décembre.
Arrivée de Michel récupéré sur le "ponton" à 1h du matin
Sortie à terre le matin pour que Michel, le nouvel équipier, se promène
un peu dans Asparagos puis à 11h appareillage.
L'après midi est consacrée au nettoyage de la coque en plongée dans baie
de Mordeira. Nous appareillons en fin d'après midi pour une nuit de
navigation et rejoindre le port de Tarrafal sur l'île de São Nicolau. La
direction du vent nous amène à contourner l'île par le nord.
La navigation est tranquille mais pénible. Le vent EST variable NE force 2 à 4, une petite accélération à la pointe Nord Ouest.
Quart de minuit à trois, nuit claire, vent instable travers arrière et
beaucoup de roulis. Sûrement un bon entraînement pour la traversée
A 8h nous avons les voiles en ciseaux et nous nous traînons à 4 nuds
le long de la cote montagneuse au nord de l'île de São Nicolau. A 11h
nous passons la pointe Espechim ou nous subissons une brusque
accélération des vents à 25 nuds.
Petit départ au lof pour Michel avec
un "oh putain" qui donne le signal pour choquer la voile.
L'ancre est jetée dans la baie de Tarrafal à 14h. Après une petite sieste
réparatrice nous descendons à terre.
Même scénario des gamins qui se
précipitent, se bousculent et plongent pour garder l'annexe. Nous la
confions à Chouchou pour deux heures. La ville est encore moins
intéressante que Praia, rues pavées, constructions de béton
inachevées et très moches.
Nous recrutons un guide en prévision d'une
excursion pour Jeudi. Il va nous accompagner tout le temps que nous
resterons à terre. Petite rencontre avec les voiliers qui participent au
rallye du soleil. Avant de rembarquer nous achetons une bonite à une
marchande qui déambule avec sa bassine de poissons sur la tête. La
récupération de l'annexe s'avère difficile car une ribambelle de gamins
nous assaillent, l'un a gardé les pagaie, l'autre a roulé les bouts, un
autre a rangé les chaussures dans l'annexe...
Finalement Loul donne la
pièce à Chouchou qui parait un peu débordé, nous mettons l'annexe à
l'eau et nous éloignons avec les pagaies.
Comme prévu nous retrouvons notre guide Aurélien dit "lili"
Nous quittons la côte aride et suivons la route qui monte vers les sommets de
l'île. Nous arrivons à Cachaço où nous laissons le taxi pour attaquer le
long sentier qui descend en pente raide vers la ville de Ribeira Brava.
Le sentier est pavé jusqu'à cette ville. Il se transforme en ruelles
encadrées de murets de pierres dans le village Agua das patas que nous
traversons. Il y a des plantations de maïs en paliers dans les jardins
et sur les flancs des montagnes qui nous entourent.
Quelques maisons sont disceminées en
bordure du chemin. Nous croisons des paysannes
qui remontent de l'eau, des éleveurs de bétail et nous sommes une
curiosité pour les écoliers qui se rendent ou remontent de Ribeira.
Nadine prend une leçon de lavage de linge dans un lavoir public. "L'eau
est precieuse et source de vie" rappelle les inscriptions sur les petits
locaux cadenassés qui abritent les pompes. De longues canalisations
courent à flanc de montagne.
Après deux heures de marche nous prenons un repas typique à Ribeira:
Entrée de chapeau chinois (lapas ) et de pousse pieds (percebes) en
sauce pimentée,
Soupe de légumes,
Une "cachupa" : soupe épaisse de patate, manioc, legumes et viande de chèvre
servi avec du riz
Après le repas
nous retrouvons notre taxi qui nous amène faire une bloucle dans la
montagne en surplomb de la côte pour rejoindre Cachaço. Nous faisons une
halte pour photographier un petit âne qui pose devant un dragonnier,
arbre fossile en forme de yucca.
Des énormes toiles d'araignées aussi
étendues que des filets de pêche pendent aux cables electriques et
autres support. Elles sont remplies
d'araignées dont la taille atteint
5 cm.
Nous pousuivons notre route qui descend vers Tarrafal.
"Pataqués" à Tarrafal
Le taxi nous dépose en bord de plage et nous réglons notre chauffeur. Il y a tout d'un coup un grande agitation sur le quai de débarquement et
les gens crient sur la plage. Le guide demande à Loulou : "où est ton bateau" et effectivement nous constatons l'absence de Riga au mouillage . Nous le
repérons finalement, deux personnes sont à la proue et une annexe est à couple qui peine à le remorquer.
A notre tour de courir à notre annexe pour rejoindre le voilier. Loulou et Michel montent à bord pour
reprendre un mouillage pendant que je fais des ronds dans l'eau (après
Elinkine, ça devient une habitude).
La manuvre terminée nous remercions chaleureusement les sauveteurs du voilier qui font un sort à la
bouteille de rhum. Sur le port, le cargo que la dérive de Riga avait
bloqué au quai, cède la place au ferry qui patientait. Nos nouveaux amis Caps Verdiens repartirons avec un dédommagement financier, un short et quelques t-shirts.
Il semble que le taud que nous n'avions pas démonté ait fait voile avec les fortes rafales du vent qui s'est levé dans l'après midi et l'ancre a chassée.
En soirée je reprends l'annexe pour descendre avec Nadine. Nous avons repéré un cyber qui accepte le transfert de données où elle pourra mettre son site à
jour. Nous remercions au passage le proprietaire de l'annexe "empruntée"
par notre gardien pour le remorquage de Riga. Après quelques courses nous
rentrons rejoindre Loulou et Michel qui sont restés à bord.
Un écrivain marin a dit : "la première chose qui disparaît à bord, ce
sont les pinces à linge", pour moi ce sont les t-shirts, que je sème
tout le long de mon voyage.
Départ pour Mindelo via Santa Luzia
Petite escale sympathique sur une île déserte. Baignade et balade à pieds.
Après 4h de navigation musclée en raison des canaux entre les iles qui
générent de fortes surventes, nous arrivons à Mindelo.
Nous avons à peine
amarré le voilier que nous avons un breton à bord...La marina est pleine
de voiliers sur le départ vers les Antilles et des arrivants des
Canaries ou de Dakar et on ressent l'atmosphère satisfaite et fiévreuse
du "on y est" et "il faut y aller" sur les pontons.
Comme nous pensons passer la journée de dimanche sur l'ile voisine DE Santo
Antao nous recupérons une petite remorque à bras pour faire le plein
d'eau et de conserves. Il faudra faire l'achat du frais, légumes et
"viande" avant le départ. Faute d'avoir un vrai frigo nous envisageons de faire quelques conserves.
L'histoire de la ville est racontée sur les murs du marché qui sont ornés de faiences.
Il y a quelques erreurs de date lors de la mise à jour des blogs, le rythme de la vie en mer, les quarts de nuit, les sommeils de jour pour récuperer diluent quelque peu le temps, mais le journal de bord reste à jour.
Levés de bonne heure, vaisselle et déjeuner mais le ferry pour Santo Antao est quand même parti sans nous. On va donc faire un tour en aluguer vers Calhau...
Nous prenons un bus pour nous rendre à Calhau, non loin de
Mindelo. Un des chauffeurs d'aluguer (pick-up avec banquettes
extérieures) nous a parlé d'un restaurant "lutcha" qui sert un buffet le dimanche. Nous sommes finalement déposés en plein désert de sable et de pierres.
Effectivement un panneau indique le restaurant. Le recto étant identique au verso les flèches vont dans des directions opposées. Nous optons pour le long chemin ensablé qui suit la plage.
Aux abords d'une grande bâtisse bleue, un individu nous invite à entrer, nous sommes arrivés. La patronne nous explique que le restaurant
sert traditionnellement un buffet et nous patientons le temps que tout soit prêt
Les serveurs amènent les plats sur les tables centrales. La patronne sonne une cloche et les habitués se précipitent. Nous suivons le mouvement. Le choix est
tellement important qu'il n'est pas difficile de garnir rapidement son assiette.
Au menu : crevettes, beignets de crevette, plats divers de
poissons, poulet, foie, nems, salade chinoise, calamars farcis, salades
de crudités, frites, riz blanc et en salade avec crevettes et demi
langouste, soupières de préparations typiques, bananes et légumes frits et je dois en oublier! L'assiette finie nous repartons pour une autre
tournée...
Pour le dessert, les flans au caramel sont accompagnés de trois grands
saladiers de glaces coco, fraise et chocolat.
Pour ceux qui ont encore un petit creux
il y a également de la salade de fruits.
L'orchestre qui jouait pendant le repas change de rythme et les clients se lèvent pour danser. Loulou se fait embarquer par la patronne et Nadine est invitée également à rejoindre la piste. Avec Michel nous battons en retraite vers les cafés servis au comptoir.
Après ce repas, impossible de résister aux hamacs suspendus à
l'extérieur.
Nous reprenons ensuite notre route en direction du village. En bordure de la plage nous discutons un moment avec Carlos et ses invités qui
finissent leur déjeuner et nous proposent des poissons grillés et du
rhum. Après un échange de points de vue sur le Cap Vert et notre voyage nous repartons jusqu'au village où des jeunes se
divertissent autour du club de foot.
Le village Calhau est perdu au pied d'une montagne, en bordure de mer et au milieu du sable et des pierres. La route pavée s'arrête là. Nous louons un taxi collectif pour
rejoindre Mindelo. Loulou va rendre visite au propriétaire du
voilier dont l'annexe a servi pour remorquer Riga à Tarrafal de São
Nicolau. Nicolas croisé à Tarrafal est arrivé dans l'après midi. Dans la soirée nous échangeons les photos de Riga et de son voilier sous voiles qui ont été prises à notre départ simultané de Tarrafal.
La matinée est consacrée aux formalités de sortie et à la préparation du voilier pour Loulou et à la recherche de vivres pour le reste de
l'équipage.
Départ prévu en début d'après midi.
Départ à 16h10, les derniers coups de téléphone aux doudous sont passés avant la perte du réseau cvmovel.
La durée de la traversée est estimée à 15 jours, avec du vent.
Je consacre la fin d'après midi et le début de soirée à la préparation de conserves de boeuf, de poulet et à la cuisson des côtes de porc ainsi que d'un cuisseau de cabri (plutôt une vieille chèvre).
Toute la nuit le vent change de direction passant du nord-ouest au sud-est sans rester stable ce qui nous impose de fréquentes modifications du réglage des voiles et rend le bateau très bruyant.
Au petit matin le soleil se lève derrière nous, nous sommes donc dans la bonne direction.
13h30: les 100 premiers milles sont parcourus. Petit problème, le vent est tombé et nous avons du mal à dépasser 1 noeud...
Le couscous aubergines / vieille chèvre a été moyennement apprécié .
Point de 16h00, après 24h00 108Mn parcourus, ça craint :={
Je profite de mon quart de nuit (3h à 6h) pour préparer mon message qui partira à la prochaine vacation, vive Internet et l'iridium.
Nous avons commencé nos rotations de siestes: la matinée pour récupérer des quarts de nuit et l'après midi pour préparer la nuit suivante. Nous nous retrouveons à l'heure des repas et en fin d'après midi. Aujourd'hui c'était belote,
Calvez contre visiteurs, les visiteurs (Nadine et Christian) ont pris la pâtée.
Ton message (celui de Renée) a fait rire tout le monde et effectivement roule ma houle,surtout au grand largue avec une girouette qui ne sait où donner de la tête. Un coup au pôle nord, un coup au pôle sud, mais on suit quand même le 16ième parallèle. Le moral est bon, il y a encore à manger et à boire.
Début d'après midi...un peu plus de vent pour améliorer notre moyenne, la ligne file brutalement et son déroulement s'achève par la rupture du fil au niveau du moulinet. Il y a sûrement un gros poisson qui va avoir du mal à se débarrasser d'un percing en forme de poulpe.
A 13h40, je repère un pétrolier qui navigue vers nous sans AIS, Loul
lui signale son "silence", le South sea nous répond qu'il a des
problèmes avec son matériel. Il passe à moins de 300m. Nous le suivons au radar bien après qu'il ait disparu derrière nous.
14h51, je prends la relève des Calvez pour la sieste.
Le point de 16h00 :
48h de navigation,
Total : 227 Mn, dont 119 Mn pour les dernières 24h (Moyenne horaire 4,96 Nds)
17h00, partie de belote interrompue par la prise d'une dorade coryphène de 80cm, ça tombe bien il ne nous reste plus qu'un paquet de côtes de porc (cuites) en viande fraîche.
O2h00, tout le monde est sur le pont pour hisser la GV qui "coince", finalement pour ne pas prendre de risque et voir ce qui se
passe sans risquer de casser Loul décide d'attendre le jour et nous poursuivons sous génois seul.
A 7h00 la GV dont la drisse était enroulée autour d'une marche de mât peut être hissée et le génois tangonné.
Nous reprenons notre vitesse de croisière.
Petite journée tranquille, beaucoup de repos en raison de l'agitation de la nuit précédente.
Nous mangeons les dorades pêchées dans la journée, la dernière est
préparée en brandade avec des vraies patates et gratinée au four .
Le point à 16h00 :
Total : 506 Mn, dont 131Mn pour les dernières 24h
(Moyenne horaire 5,49 Nds)
Position : 16°33' N 33°35' W
Je commence ma journée à 03h00 étant de quart jusqu'à 06h00. La nuit est la plus claire que nous ayons eu depuis lundi. Les deux gardes de la grande ourse qui est bien visible nous désignent l'étoile du nord. Quelques étoiles filantes traversent le ciel.
Notre réserve de pain s'épuise, c'est le moment de tester la levure en gros sachet achetée à Palmeira. Je commence la séance de pétrissage, la pâte lève, c'est déjà un début.
Le pain est une petite réussite, les petits déjeuners pain / beurre sont garantis si on ne manque pas ...de beurre.
Loul donne l'exemple en prenant sa douche, c'est le signal pour l'équipage et tout le monde profite d'un peu d'eau douce pour se gratter la couenne.
Le point :
Total : 617 Mn, dont 111Mn pour les dernières 24h (Moyenne
horaire 4,63 Nds)
Dans la nuit à 02h00 le vent bascule sud. Avec Loul que j'ai réveillé
pour la manoeuvre, nous empannons pour ne pas remonter trop au nord.
Vingt minutes après nous faisons la manoeuvre inverse...
Nous observons au loin des éclairs qui ne présagent rien de bon.
A 03h00 je vais réveiller Michel qui prend la suite. Comme il me succède dans les quarts, c'est toujours moi qui le réveille, il va finir par me "haïr"
A 08h00 je monte rejoindre Loul. Le ciel est en train de noircir et
bientôt la pluie vient rincer le bateau ainsi que l'équipage de veille sur le pont. Le grain génère des rafales jusqu'à 30 nds et la GV est arisée au 2ième ris
Comme nous sommes dimanche Loul débouche un petit régnié pour
agrémenter le boeuf carottes (conserve)
L'après midi se passe sous GV et génois tangonné avec 15 nds de vent et des pointes à 18 nds qui nous nous font avancer à plus de 7 Nds
Nous avons pris une heure de décalage, de midi retour à onze heures,
plus que deux heures d'avance sur la Guadeloupe.
Nous sommes pas mal secoués pendant l'après midi, ris et re-ris...
Le point à 15h00 :
Total : 747 Mn, dont 129 Mn pour les dernières 24h
(Moyenne horaire 5,38 Nds)
Position : 17°01' N 37°36' W
19h30, une brusque montée du vent nous incite à débarrasser rapidementla table du diner (coucous,choriso, patates douces). C'est donc sous un fort grain que j'attaque mon quart jusqu'à minuit. Je remplace rapidement le kway par une solide veste de quart. Nous passons la soirée à faire du slalom entre les orages signalés par le radar et les éclairs qui illuminent les nuages. Ces orages ont tendance à déjouer nos ruses de sioux et à venir nous enrouler par l'arrière. Je commence à voir un bout d'horizon et quelques étoiles vers 23h30.
Le ciel est plus clair, le vent nous pousse plus régulièrement et la
houle s'est un peu adoucie.
Après midi, tout le monde sieste, mer légèrement clapoteuse et vent
stable toujours sud, le voilier avance droit et presque à plat.
Repas de midi : gratin de pâtes à la conserve (maison) de poulet, sans beurre (on économise) et sans gruyère (on n'en a plus). Ce soir Michel nous fait du farz bilic.
Normalement demain on fait la bascule à 1000Mn
Petit message de rappel pour les amis:
"Entre le Vendée Globe et le rallye de l'Arc il y a un petit voilier
nommé Riga qui fait son chemin sur l'Atlantique et dont vous pouvez
suivre la trace sur les cartes
En fin d'après midi nous remontons au nord pour éviter les orages. Le vent tombe en soirée et nous démarrons le moteur.
Je me lève à 03h00 pour prendre mon quart, le vent est en train de
s'installer, nous tangonnons le génois et coupons le moteur.
Deux lumières sont aperçues au loin, un voilier qui fait route plein sud et un autre qui suit sensiblement notre cap. Nous voyons ses voiles lorsque le jour se lève. Quelques grains en matinée nous font travailler les voiles.
10h50, nous passons le cap des 1000 Mn, champagne et foie gras... si le capitaine valide le passage pourvu qu'il ne nous repousse pas tout cela à demain !
Les alizés semblent s'établir et nous avançons bien. La mer hachée et
les vagues qui nous envoient au surf ne rendent pas confortable la vie à bord.
Pendant mon quart j'observe une météorite qui se distingue des autres
étoiles filantes en descendant lentement le ciel comme une grosse boule de feu.
Nous avons célébré la cabane hier soir, champagne de Paulette, St Joseph de François et foie gras de Michel, désormais on peut vraiment décompter les jours et les milles, on se rapproche.
Même mer que mardi, nous espèrons que ça va durer car on avance bien, par
contre il faut toujours quelqu'un à la barre pour parer à un départ au lof. Dans les couchettes on passe parfois en apesanteur.
Le moral de l'équipage est bon. Le pain "maison" ressemble plus à une
galette, mais nous avons de bonnes dents...Les expériences continuent.
Il y a toujours autant de poissons volants qui se déplacent parfois en vol groupé au dessus des vagues, comme des oiseaux. Certains s'échouent sur le bateau. La pêche d'une bonite nous assure un repas frais pour midi.
Des formations orageuses apparaissent dans l'après midi, nous nous en
éloignons en espérant ne pas être rattrapés.
La nuit a été relativement calme bien que nous ayons l'impression de
dormir dans une machine à laver. Les vagues nous font valdinguer un coup à tribord, un coup à babord, impossible de se caler pour dormir.
Vivement la mer des Antilles!
Contrairement au golfe de Gascogne la cuisine reste possible même si les bols sont de sortie.
Un petit départ au lof avant la sieste, juste pour nous rappeler que
les nuages peuvent etre traitres.
Nous avons des nouvelles des voiliers "amis" : Nicolas et Pascale,
partis derrière nous vers la Martinique, sont dans la pétole sanglés en raison de l'état de la mer et le voilier Atao plus au sud, pétole
égélement, en avarie moteur et sans energie qui renoue avec la voile
traditionnelle. Tous gardent le moral malgre leur infortune.
La nuit a été particulièrement désagréable. Des grains violents nous rattrapent et il faut parfois se mettre à la cape pour affronter les vents qu'ils génèrent.
Ce matin le ciel est sombre et menaçant. La mer hachée et les vagues nous brassent fortement. Parfois nous regardons la mer de haut, parfois c'est elle qui nous domine. Il parait que c'est toujours du "petit temps"
Cette nuit tout le monde a eu son petit grain, l'occasion de prendre une douche sous des vents tournants de 30 Nds . Avec le blouson et le harnais ce n'est quand même pas très commode. Nous apprécions d'autant plus le hachis parmentier "carne de vacuno / patates douces" qui nous cale l'estomac.
Ce matin la mer est belle, le ciel pas trop nuageux, et bien sûr le vent molli. Notre vitesse chute en conséquence : 4,5 Nds toutes voiles dehors, ce qui ne nous arrange pas.
Michel, notre boulanger maison se lance dans la réalisation de petits
pains au lait.
14h00, les spaguettes con ovo à la bolognaise commencent à faire leur
effet et les négociations pour le premier quart de sieste sont entamées, c'est le moment que choisit un capitaine (pas le notre) pour mordre au
rapala. Nagoire dorsale en voilure, peau zébrée et d'une longueur de 66cm, il est aussitôt transformé en darnes et en filets pour les futurs repas.(En fait il s'agit d'un Thazard)
C'est le silence (relatif) qui règne sur le bateau qui me réveille. Lorsque j'ai quitté mon quart à minuit nous avancions au moteur après avoir sans succés essayé de mettre les voiles dans une brise vraiment trop molle. Le gennaker est hors service en raison d'une déchirure. L'hydrogénératrice nous a également lâchée il y a deux jours et c'est avec l'éolienne et le moteur que nous chargeons les batteries.
Ce matin donc les voiles sont hissées et c'est par vent de travers que nous filons entre 5 et 6 kts.
Je confectionne un petit dessert pour midi, du riz au lait avec une gousse de vanille cuit en cocote et doré au four, avec une petite nappe de caramel.
Pour le repas de midi nous finirons le thazard pêché hier avec une petite sauce curry et du couscous.
Nous parlons de veille et d'approche des routes maritime. L'AIS nous signale justement un petit pétrolier de + de 300m de long qui avance à 17 Nds et qui coupe notre route moins de 1/2 milles sur notre avant. Nous inclinons notre route et en signe de bonne foi il dévie également de quelques degrés. Nous voyons défiler son coté babord et ce mastodonde nous passe à un mile sur l'arrière.
(parole de marin : pas de vent, on prend "du retard"...)
Nous avons touché du vent hier soir et nous avançons à une vitesse moyenne de 6,8 kts.
Nous espérons que le temps ne varie pas car la mer peu agitée nous permet une navigation stable avec un minimum de gîte et surtout sans embardées.
Nous avons des nouvelles d'Abracadabra qui a une dérive endommagée suite à un choc avec un ofni. Nicolas sur Bilinguet a essuyé un fort coup de vent sous orage.
Pour notre part à 3h00 du matin lors de mon tour de veille, un grain nous a collé aux fesses pendant une heure et a fini par nous passer sur l'arrière. Un bébé nuage nous a donné une petite ondée, le temps de mettre la veste et de la retirer.
La veille est effectuée de 21h00 à 06h00 par quarts de trois heures et par une personne.
Elle consiste à observer l'horizon visuellement et au radar pour surveiller les bateaux et les grains qui s'approchent du voilier.
Il faut également gérer la route en fonction des variations de direction du vent. Si la force du vent ou l'état de la mer nécessite une modification des voiles ou une attention soutenue, un grain signifie souvent une augmentation de vent voire des rafales, nous avons notre joker Loul qui est "hors quarts" pour renforcer la veille ou pour les manuvres qui sont faites à deux.
Nous n'avons eu qu'une fois la "nécessité" d'avoir trois personnes sur le pont pour des prises de ris délicates sous un grain violent.
Ce matin à 7h00 (5h00 heures locale) nous avons franchi les 2000 milles. Nous avons conservé un décalage horaire pour profiter d'une bonne nuit en arrivant.
Nous avons fini la nuit au moteur ce qui nous a permis de refaire le plein d'eau et ce matin de prendre une bonne douche à l'eau douce, hum !
La partie de belote de l'après midi sera cruciale, le score actuel est de trois à trois.
Après le cassoulet et en attendant la vacation Iridium de 16h00 l'équipage sieste, une personne veille sur le pont.
Ce matin j'ai fait le point des milles parcourus depuis le 1er décembre. Depuis mon embarquement à Katakalouse en Casamance j'ai accumulé 2786 milles, sans compter les six heures d'annexe à Elinkine pour retrouver notre ancre.
A midi il reste 136 milles pour l'atterrissage aux Saintes.
A 16h00 nous passons les 15 jours de navigation.
Notre position : 15°58'48" N 59°47'64" W
Moyenne : 5,8 nuds - Vitesse max 7,9 Nds
Total milles dernières 24h : 139 pas mal dit Mimiche
Renée est réveillée à 6 h 30 par le téléphone. Les marins sont arrivés. Vite, Vite un café et en route pour prendre la navette de 8 h00 pour les Saintes.
L'équipage est heureux d'avoir fait la traversée et heureux d'être arrivé.
Coucou
RIGA est arrivé en Guadeloupe, Aux Saintes ce matin à 10h (Heures
Guadeloupe)
Notre position : 15 52 03 N 61 35 09 W
2162 milles parcourus en 15 jours et 10 heures soit 373 heures
Moyenne de 5,7 Nds
On est super contents.
Nous allons donc profiter de quelques jours de vacances, retrouver des
nuits complètes, au calme et enfin profiter des eaux claires des
Antilles.
Ah j'oubliais nous boirons notre prochain ti-punch dans la baie des
Saintes, au Soleil (27°) à votre santé.
Bonne journée à tous
Gros bisous
L'équipage de RIGA : Loul, Nadine, Christian et Michel