Trinidad and Tobago

Trinidad et Tobago sont deux îles sœurs le plus au sud de l'arc antillais, aux portes du continent sud américain et du Venezuela. La population est noire, la langue officielle est l'anglais et la monnaie le TT dollar "Ti Ti Dollar". Nous avons décidé de rejoindre Loul et Nad , qui poursuivent leur tour de l'Atlantique (et des Caraïbes) sur leur voilier, à Port of Spain à Trinidad.
Nous décollons de la Guadeloupe le 14 février sur un vol de la LIAT. Après quelques sauts de puce, La Dominique, Antigua, Santa Lucia nous atterrissons a Trinidad...sans nos bagages de soute. Nous déclarons la perte de nos bagages à une employée que nous ennuyons visiblement , le formulaire est tout de même rempli.
Etape suivante trouver le taxi affrété par Loul et qui n'est pas là !
Bien entendu le téléphone n'est pas encore activé par orange caraïbes. Les chauffeurs de taxi nous informent que Chaguaramas où se trouve le voilier est une zone portuaire très étendue comportant au moins "seven" sites et que sans le nom du mouillage concerné, impossible de retrouver le bateau. Nous rentrons dans l'agence de tourisme où semble se trouver la seule personne qui parle français à l'aéroport c'est à ce moment qu'arrive notre chauffeur. Nadine a la bonne idée de nous envoyer un SMS : la connection est enfin établie. Finalement le chauffeur nous dépose à Power Boats, TAXI 2 avec la conduite à gauche ça déstabilise... mais nous rejoignons enfin Riga où nous recevons un accueil chaleureux (même sans le rhum)

Dimanche 15 et lundi 16 février

Nous décidons de ne pas perdre notre temps à l'aéroport un dimanche pour tenter de retrouver nos bagages. Nous essaierons de contacter la LIAT pour leur renvoi en Guadeloupe.
Nous commençons donc nos vacances par une bonne douche au port, l'achat de quelques vivres et nous appareillons aussitôt pour remonter la côte nord de Trinidad en vue de faire le saut vers Tobago. Nous pensons trouver quelques mouillages forains où profiter d'une eau claire.

A "la vache bay" le mouillage est sauvage. Le temps est pluvieux et le passage par "Mal à l'estomac bay" a achevé certains membres de l'équipage. La mer verte et opaque n'incite pas à la baignade. Nous sommes face à un mur tropical dense. La forêt qui décline toutes les sortes de vert descend jusqu'à la mer. Sous la bruine bretonne les rares tulipiers du Gabon en fleurs donnent une touche de rouge à cette muraille verte. Le mouillage est rouleur. La nuit de nombreux petits "flashes" dans la végétation nous donnent à penser que nous sommes observés, peut-être par des oiseaux qui nichent dans les arbres.


Trinidad
L'album

Trinidad

Dans la journée de lundi nous naviguons vers les baies de Las Cuevas puis vers Grande Rivière qui sera notre point de départ pour Tobago. Nous nous baignons autour du bateau mais l'eau est pleine de particules qui troublent la visibilité.

Mardi 17 février

Nous appareillons de bonne heure pour arriver dans l'après midi à Tobago. L'île n'est distante que de 25 milles. Le temps est couvert et nous commençons à apercevoir les sommets vers 11h.
Nous arrivons dans le port de Scarborough en début d'après midi et nous nous précipitons à terre dictionnaire en main pour acheter quelques vêtements en dépannage.
( QUIZ: petite culotte en anglais?)
Nous en profitons pour faire une petite visite du bourg. La rue principale est bordée de nombreuses échoppes qui proposent divers produits, habits, cd, fruits, légumes et tuning pour les spendides automobiles Nissan et Audi très personnalisées. Une musique tonitruante s'échappe des échoppes et des véhicules. Peut-être est-ce l'effet carnaval. Après nos achats nous retrouvons l'équipage dans un petit pub pour nous désaltérer.
Nous retournons sur le voilier où nous rejoint Anil (frère de Cam.), qui se charge de négocier une visite de l'île en taxi. Après une heure de palabres le prix annoncé de 800 US$ est ramené à 200 US$. Nous passons une nuit tranquille sur Riga.

Mercredi 18 au vendredi 20 février

Toujours à la recherche d'un mouillage idyllique nous appareillons vers Pigeon Point et Bucco Reef. La barrière de corail est une réserve protégée réputée pour les poissons que l'on y trouve. Loulou nous amène dans le lagon avec l'annexe. L'eau est claire mais nous sommes déçus par l'absence des poissons et des raies. Nous apercevons toutefois quelques petits spécimens colorés et des coraux grisâtres.


 

 

La plage est encombrée des débris d'un catamaran qui s'est échoué non loin. Des coquilles de lambis vides indiquent qu'il y a du braconnage dans la réserve. Nous passons la nuit à Bucco bay où nous assistons au retour des pêcheurs qui déchargent des dorades coryphènes. Certaines embarcations débarquent également des touristes un peu éméchés qui n'ont visiblement pas fait que pêcher.

Pour l'anniversaire de Nadine et en l'absence de boutique nous avons négocié avec un marchand ambulant de chaussures la belle boussole qui trônait sur son tableau de bord, une boussole dira Nadine...

Jeudi nous poursuivons notre route au nord vers Plymouth. En débarquant nous découvrons un mystère de la ville, une « Mystery Tombstone » qui porte l'inscription:
"She was a mother without knowing it and a wife without letting her husband know it, except by her kind indulgences to him."
« Elle était une mère sans le savoir et une femme sans que son mari ne le sache, sauf par ses indulgences avec lui »
L'inscription sur la tombe de Betty Stiven suscite encore bien des interrogations...


Mystery tombstone

Fort James

Nous terminons la visite de la bourgade typiquement anglaise par une halte au fort St James. Sur la cale les pêcheurs débarquent une remorque entière de poissons volants que les gamins font griller à même le sol sur un feu de bois.
Anil nous rejoint à bord pour peaufiner la visite de l'île prévue pour demain, vendredi. La nuit sera terriblement pénible en raison d'une très forte houle qui secoue le bateau comme un prunier. Le matin du vendredi, devant l'impossibilité de débarquer en raison des vagues déferlantes qui jouent au yoyo avec les barques des pêcheurs qui mouillent devant le port nous décidons de rebrousser chemin vers Scarborough.

Samedi 21 février

Nous passons enfin une nuit tranquille à Scarborough. Nous débarquons au matin pour rejoindre Anil et le chauffeur de taxi qui vont nous faire visiter le nord de Tobago. Nous commençons notre tournée par le fort Granby. Le petit parc arboré domine la baie, il n'y a aucune ruine. Au hasard de notre promenade nous découvrons une pierre tombale isolée où repose un jeune soldat du nom de James Clark. Nous longeons la côte jusqu'à Speyside d'où nous pouvons voir Little Tobago aussi appelé Bird of Paradis Island (oiseau du paradis île) en raison de la forme des îles .


 

 

Nous traversons Tobago pour rejoindre la côte nord et la bourgade de Charlotteville à Pirates Bay. Des barques de pêche colorées sont au mouillage. De longues cannes à pêche en bambou sont en place de chaque côté des embarcations. Après un léger repas et une ballade en « ville » nous continuons notre tour de l'île. Nous faisons une halte dans une baie où se trouve une boutique pour touriste avec de nombreux objets travaillés : calebasses, cornes de bœuf représentant les hérons pique bœuf, des paréos...
Nous rentrons ensuite vers Scarborought à travers la forêt. Sur les hauteurs de Scarborouht nous visitons le fort King George où se trouvent quelques bâtiments bien entretenus et les canons habituels qui pointent sur la mer.


 

 

Dans les rues les vitrines des banques sont renforcées avec de grands panneaux en bois en prévision d'un cyclone ? Mais non , du Carnaval !


Banque
L'album

Cloisonnement

Dimanche 22 février

Attirés par la musique tonitruante diffusée par les camions qui sillonnent les rues nous faisons un petit tour à terre. Quelques groupes isolés sont installés aux carrefours et s'échauffent. Nous allons faire un tour rapide dans le parc paysager de Scorborouhg.

Lundi 23 février

Carnaval des petits

Au rythme d'une musique tonitruante ce sont les enfants qui défilent aujourd'hui. Les déguisements sont bariolés. Les chorégraphies sont présentées devant un jury. Elles commencent par une danse rythmée et souvent très suggestive d'un enfant qui est rejoint par un autre et finalement par tout le groupe pour une danse totalement désordonnée.


Présentation des petits
L'album

Les petits

La musique et la chorégraphie sont la même pour tous. Quelques groupes présentent toutefois des récits originaux sur la naissance de la terre et des animaux que nous regrettons de ne pas bien comprendre.

Mardi 24 février

[Carnaval des Grands]

C'est le grand jour, les échoppes ont installé leurs stocks de bières et les sonos. Les défilés commencent en début d'après midi. Certains sont suivis ou précédés par des camions qui transportent une quantité impressionnante d'enceintes et leur propre DJ. Le passage de ces camions remue les tripes.


 

 

Les costumes sont très étudiés et les thèmes très variés. Nous verrons défiler une équipe de foot, des guerriers et des guerrières, une compagnie mexicaine, la terre, la mer, des toréadors...


Brodway
L'album

Les grands

Si les danses des petits étaient suggestives celles des grands sont impressionnantes d'impudeur. Les hommes se collent aux femmes qui présentent leurs fesses et miment l'acte sexuel. La « musique » reste assez monotone.


Chaud...
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Chaud!

Un groupe de Steel Band fait une démonstration originale de Steelpans. A l'origine confectionné avec des fonds de bidons cet instrument s'est aujourd'hui modernisé. Les musiciens jouent du steelpan en frappant les différentes zones de sa surface à l'aide de petites mailloches. La musique jouée est cristalline et très mélodieuse.


 

 

Un vent de panique souffle parmi les spectateurs. Nous voyons arriver une foule d'individus qui semblent s'être roulés dans la boue. Certains portent des récipients contenant de l'argile et menacent de badigeonner les gens. Des diables couverts d'huile parcourent également les tribunes en quête de monnaie.

Nous quitterons le carnaval de bonne heure car nous avons prévu une navigation de nuit pour rejoindre Trinidad.

Mercredi 25 et jeudi 26 février

A peine arrivés à Chaguaramas nous nous rendons à l'aéroport où nous remettons la main sur nos bagages.
Jeudi nous faisons une courte promenade le long de la plage (très sale) de Willian Bay en repérage de l'entrée du parc national.

Vendredi 27 février

Nous nous rendons au parc national, la trace vers la cascade Edith Falls débute sur le terrain de golf coincé entre les montagnes. Nous nous enfonçons dans la forêt pour une balade d'une demi-heure à la recherche d' « howler monkey » dont nous n'entendrons même pas les hurlements. Nous suivons le chemin qui traverse des bosquets d'immenses bambous. Le chemin finit par rejoindre le lit du torrent qui est presque à sec. Nous progressons sur les rochers pour atteindre la parois abrupte de la cascade où s'écoule un maigre filet d'eau (saison sèche). Les flaques d'eau cachent des petites écrevisses et des minuscules grenouilles. Un papillon bleu nous nargue de son vol erratique.


Edith falls
L'album

Bambous

Nous décidons de poursuivre vers la plage Macqueripe où nous espérons trouver un restaurant et reprenons un nouveau sentier forestier. La plage n'est pas très accueillante mais certains n'hésitent pas à plonger. Il n'y a aucune boutique sur le site, un chantier est en cours et les anciennes villas des soldats américains sont abandonnées. Nous repartons vers le terrain de golf où le bar ne sert... que des boissons.
Heureusement un employé forestier nous embarquera dans sa camionnette ce qui nous épargnera la dizaine de km du retour.

Samedi 28 février et dimanche 01 mars

Nous appareillons pour passer le week-end dans la baie de l'île de Chacachacare, une île située à une dizaine de milles de Chaguaramas. Les côtes du Venezuela sont bien visibles. Chacachacare est une ancienne léproserie. Nous jetons l'ancre devant la maison du docteur et du village abandonné. Ici aussi la forêt est dense et verte du sommet des collines jusqu'au bord de l'eau. Nous débarquons avec l'intention de suivre la vieille route qui longe la côte en bord de mer. Nous explorons le village, les maisons sont cachées dans la végétation avec des pans de mur, de plafond ou de plancher effondrés et rongés par les termites. Les vieux lits encombrent encore la salle commune de l'hôpital et quelques équipements rouillés se désagrègent sur place. L'église ouverte aux quatre vents a conservé ses jalousies à bascule dans leurs arcades. La présence humaine est encore bien perceptible.


Village
L'album

Village

L'ancienne route s'est en partie effondrée certainement en raison des vagues et la forêt a envahie le bord de mer rendant notre ballade impossible. Nous rejoignons un autre coin du rivage avec l'annexe.
Le soir les quelques bateaux qui mouillaient dans la baie lèvent l'ancre et nous nous retrouvons seulS à observer les espèces de rapaces qui tournoient au dessus de la forêt.

Dimanche nous changeons de mouillage pour explorer l'autre côté de l'île où l'on peut apercevoir l'ancien couvent également abandonné. Nous pensons faire une petite randonnée vers le phare. Nous faisons quelques ronds dans l'eau car une bande de dauphins qui est entrée dans la baie vient jouer avec notre étrave. Kevin résiste difficilement à l'envie de se jeter à l'eau.

Nous débarquons sur la plage entièrement recouverte de déchets plastiques et de résidus de piqueniques pour prendre une petite route qui monte vers le phare. Les mancenilliers dont la sève est toxique offrent un ombrage douteux. La végétation est dense et très diversifiée. Au milieu des arbres tropicaux et des lianes nous découvrons des plantes grasses, des cactus et des aloès qui déploient leurs inflorescences jaunes du haut de leurs hampes de plus de deux mètres. Des cotonniers, vestiges d'un autre temps, occupent les zones sèches. Les oiseaux que nous avons observé hier soir volent et tournoient haut dans le ciel et nous accompagnent pendant notre ascension.


Dauphins
L'album

Coton

En chemin nous rencontrons un couple d'observateurs qui nous renseigne sur ces vautours, il s'agit de Black Vulture et Turkey Vulture, des urubus. Le phare de Las Bocas où nous arrivons semble être leur lieu de ralliement. L'accés au phare n'est pas autorisé mais nous profitons de la vue magnifique sur la baie et l'océan.
Nous levons l'ancre en fin d'après midi pour retourner à Chaguaramas.

Lundi 2 mars

Levés à trois heures, retour au pays, le taxi qui nous conduit à l'aéroport a le volant...à gauche, il roule bien entendu à gauche ce qui permet bien à son passager (moi même) de profiter de la route et des véhicules qui arrivent en face et comme il coupe systématiquement tous les virages...
Nouveaux sauts de puces d'île en île et arrivée en Guadeloupe, avec nos bagages cette fois.