Gaoui est situé à une petite heure de piste de N’Djaména. Ce village est spécialisé dans la confection de poteries. C’est la principale activité des femmes qui l’habitent. Comme le bois est rare, le principal carburant des fours est la bouse de zébu. Les fours sont creusés à même le sol, les jarres crues y sont entassées, recouvertes de tôles, de bouses séchées et enfin d’herbe très serrée pour assurer une combustion lente. Les hommes sont essentiellement des pêcheurs. Ces jarres servent dans toute la région à stocker l’eau claire. En effet, même au coeur de la capitale, dès que l’on s’éloigne du centre ville, il n’y a pas de réseau de distribution d’eau. Des porteurs d’eau remplissent les jarres qui sont stockées dans les cours des maisons. Pour ce village, une fontaine installée (financée) par l’Union européenne sur la place centrale permet à chacun d’avoir accès à l’eau claire. Gaoui est au coeur d’une légende. Dans l’ancien (très ancien…) temps, la région était peuplée d’une race de géants, les SAO. Ceux-ci étaient tellement grands que des rapaces nichaient dans leurs cheveux. Ils se nourrissaient d’hippopotames qu’ils croquaient à pleines dents. Leur principale activité était la pêche. Avec leurs grands pieds, ils bloquaient le cours du fleuve Chari et jetaient d’immenses filets. Ces géants aujourd’hui disparus ont pour descendants les Kotokos. Ceux-ci sont particulièrement fiers de leurs ancêtres. La légende perdure, alimentée par les découvertes archéologiques qui permettent de confirmer l’ancienneté de l’ethnie Kotoko. La monnaie de terre cuite, les poteries, les statues forment l’essentiel de ces antiquités.
L’ancienne résidence du Sultan. C’est désormais un musée de la culture SAO. Les SAO sont un peuple mythique de géants (5à 7 mètres) dont les descendants actuels sont les Kotokos, actuels habitants du village
Non, ce n’est pas ma résidence secondaire. J’ai un peu trop de mal à passer les portes. Les deux jarres de part et d’autre de la porte sont des urnes funéraires dans lesquelles les défunts étaient enterrés en position foetale.
Le guide explique comment chasser les oiseaux. Il faut se coiffer avec ceci et revêtir un costume de plumes, avancer en boule et les oiseaux n’auront pas peur.
Les jarres servent à stocker l’eau qui sert pour la cuisine et la toilette. Elles contiennent environ 20 litres d’eau. L’eau reste fraîche grâce à la porosité et l’évaporation
Les briques comme celle que porte l’enfant sur sa tête sont simplement séchées au soleil. Ce sont celles qui servent à la construction des maisons du village. Les briques ne sont pas cuites, bien que la technique soit entièrement maîtrisée, car le bois est une denrée rare et précieuse. La boue séchée est plus économique Le tas de bouses au premier plan servira à faire cuire des jarres
Sur cette photo, les femmes au premier plan trient les bouses qui alimenteront un foyer comme celui qui fume au second plan. Une rue du village. La bassine que porte l’enfant est pleine d’eau. Les maisons et murs d’enceintes sont construits avec des briques de boue séchée. Les murs sont enduits de boue. L’enduit est refait après chaque saison des pluies.
N’Djaména le 24 mai 2009