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Journal de bord de RIGA
De Port Saint-Louis du Rhône à Nantes
Le prologue
Pour nous l'histoire commence à partir de la Guadeloupe puisque c'est sur cette île que nous habitons depuis 2002. C'est donc dans la bétaillère d'Air France que je suis parti de Pointe à Pitre le lundi 9 juillet pour rejoindre notre base arrière en Bretagne chez Vévé et Marie Ange à Lilia.
Renée rejoindra le bateau plus tard à La Corogne en Galice dans le nord de l'Espagne.
Après les balades en voiliers avec Loulou et Nadine dans les eaux antillaises nous allons donner un coup de main à notre beau-frère qui vient d'acquérir son voilier pour réaliser un vieux rêve (de mer) : la traversée de l'Atlantique vers les Caraïbes.
Plus modestement il s'agit cet été de convoyer le "Riga" de Port Saint-Louis dans les Bouches du Rhône vers Nantes par le détroit de Gibraltar.
Rendez-vous est donc pris à Nantes le 14 juillet pour descendre l'équipage et l'équipement du voilier par la route dans le sud.
L'itinéraire
Voici donc les prévisions de navigation du skipper qui seront adaptées selon le bon vouloir d'Eole et de la météo :
- dimanche 15 juillet, après l'avitaillement, prise en main du voilier (et de l'équipage),
- lundi, "touch and go" au vieux port de Marseille pour embarquer Michel qui nous accompagne jusqu'à Lisbonne,
- mardi, appareillage pour les îles Baléares avec une escale à Ibiza,
- ..., escale à Gibraltar puis passage du détroit,
- ..., escale dans les environs de Lisbonne pour débarquer Michel qui retourne en France,
- ..., escale à La Corogne vers le 30 juillet pour l'embarquement Renée qui nous rejoint en Galice, et débarquement de Grégoire,
- ..., un peu de tourisme,
- ..., traversée du golfe de Gascogne et suivant la météo cap vers Nantes avec peut être une étape à Belle-île,
- ..., Arrivée à Nantes avant le 15 août.
Samedi 14 juillet, les préparatifs
Ouf, après 10h de route nous voici à Port Saint Louis vers 17h30. Le voilier est à l'eau et Loulou nous le fait visiter.
Le souci du moment est d'organiser le chargement et le rangement des vivres, effets personnels et autres équipements dans les équipets et les planchers. Après un changement de quai improvisé le rangement commence donc sous les conseils avisés de Grégoire.
A 21h30, trempés et sous les attaques des moustiques locaux nous décidons qu'il est temps de se restaurer et nous nous rendons dans le restaurant du port "the ligthhouse". Dépaysement total et ambiance "so british", nous avons profité du repas pour assigner les rôles :
Loulou sera Le Pacha
Christian le Capitaine d'armes
Nadine le moussaillon
Grégoire le Bosco, le bidou, le second, le formateur...
Dimanche 15 juillet, le départ
7h00, réveil aux cris des mouettes rieuses qui ne nous ont pas fait rire du tout,
premier petit déjeuner dans le confortable carré
la matinée est mise à profit pour vérifier les manœuvres, gréer les voiles,et optimiser les rangements.
Kévin qui a assuré la logistique pour le transport des équipements et de l'avitaillement nous quitte et remonte avec le fourgon sur Nantes.
15h00, appareillage et ouverture du journal de bord.
Durant le trajet vers Marseille, nous testons les différentes combinaisons de voilures et d'allures
Grégoire se révèle un excellent formateur. le voilier est "bon marcheur", et nous filons à 7,5 nœuds sous 15-20 nœuds de vent.
Accostage à quai au vieux port de Marseille à 21h55 et quartier libre pour l'équipage!!!
Lundi 16 juillet, Marseille
Point Météo : Beau temps sur la Méditerranée
Aux "aurores" dès 8h Loulou attaque le brossage du pont et le changement du port d'attache du voilier. Le suisse de Bale est désormais Nantais.
La matinée est consacrée aux derniers achats et préparatifs du voilier. Le pacha, plombier improvisé, change le robinet de la cuisine qui fuit.
Michel, le dernier équipier nous rejoint pour le déjeuner.
L'après-midi nous faisons le plein de gas-oil. Michel à la barre met le cap sur les îles du Frioul pour une sortie pêche promenade autour du château d'If.
Retour au port à 19h30 et poste de propreté pour le pacha et Nadine, Grégoire et Michel improvisent une salade pour terminer le fromage frais qui commence à snifer.
Menu spécial RIGA, la salade de Greg :
Melon, tomates, poivrons, pamplemousses,
Rôti de porc, échalotes, lardons
et on complète avec un reste de Chaussée aux Moines qui commence à "sniffer grave"
Le tout assaisonné d'une petite vinaigrette ou mayonnaise.
Mardi 17 juillet, Cap sur Ibiza
Météo du jour : Mer plate vent force 2-3
7h00, Point sécurité assuré par le Pacha, notre charmante hôtesse s'improvise PNC et nous fait une démonstration des gilets et des harnais.
Départ de Marseille à 7h48, premier quart pour Chistian et Michel.
9h20, passage du phare du planier ; dernier bout de terre visible à 11h30.
Le cap est mis au 215 pour rejoindre le way point de l'Ile Dragonera à l'ouest de Mallorca.
12h00, début des rotations de sieste en prévision des quarts de nuit.
14h00, envoi du genaker puis repas accompagné d'une petite bande de dauphins.
17h00, réveil brutal de Christian par Le Pacha, qui a décidé de mettre de l'ordre dans les coffres du cockpit.
Vers 18h00, apparition de notre première voile.
22h00 Début de la veille.
Menu spécial RIGA, le sauté de cuisse de dinde de Christian :
Cuisse de dinde piquée à l'ail (Renée n'est pas là on en profite) revenue dans le beurre et les oignons avec ses carottes et pommes de terres.
Fameux même dans un bol dans le cockpit.
L'astuce de Greg :
Ne jamais partir sans cannettes alu qui peuvent servir entre autre de colliers de serrage pour les durites : coca, orangina...
Mercredi 18 juillet, journée pêche
Météo du jour : Mer plate vent force 2-3 .
Après la première nuit de veille dans une légère brume la matinée s'écoule tranquillement et dans le silence pour respecter le sommeil des dormeurs.
Quelques tentatives sont faites pour trouver une allure sous voiles mais en l'absence de vent elles restent infructueuses et le Pacha doit se résoudre à continuer au moteur.
16h, la ligne de traîne se déroule rapidement et Loulou, après une lutte acharnée remonte à bord une belle bonite pour laquelle nous sacrifirons une goutte de rhum versé dans les ouies.
Merci à Pierrot (le pêcheur de Noirmoutier et informaticien à ses heures) pour les bons conseils.
Merci à toi Papa (Le papa de Nadine) ton crochet est super efficace.
Elle est aussitôt nettoyée et déjà se décident les futurs repas :
- filets au citron vert,
- darnes dorées à l'huile d'olive,
- steack poivre et sel,
- court bouillon,
- rillettes...
Menu spécial RIGA :
Omelette aux champigons frais, poivrons, lardons, échalottes,
Bonite au citron vert (à l'apéro), darnes de bonite poêlées.
Le mot de Loul :
Généralement tout bateau qui va plus vite que nous finira par nous dépasser.
Jeudi 19 juillet, arrivée à Ibiza
Météo du jour : Mer d'huile
La nuit est claire ce qui nous permet d'observer les étoiles et les chutes de météorites. La mer est tâchetée de plancton fluorescent.Nous croisons des porte-containers dont nous étudions la route avec attention.
4h00, Michel fait le point et confirme sur le journal de bord notre atterrisage, premier feu visible sur l'Ile de Dragonera à l'ouest de Mallorca. La matinée est occupée par du bricolage pour la mise en route du dessalinisateur et la réfection de notre ligne de traîne qui vient de nous rapporter une petite bonite qui sera mangée à midi, plus frais c'est pas possible.
Nous avons aperçu des baleines et un espadon. Nous sommes toujours au moteur malgré quelques essais infructueux à la voile ; le vent nous manque !!!
Loulou envoi les couleurs de l'Espagne. La terre approche et nous allons prendre un mouillage forain dans une crique sur l'Ile de Tagomago pour une baignade détente avant de rejoindre le port d'Eivissa.
Au port, après quelques palabres linguistiques en espagnol et en anglais nous obtenons à finalement une place à un ponton ce qui va nous permettre d'utiliser la fée électricité pour recharger nos équipements électroniques. En mer l'hydrogénérateur et le panneau solaire lorsqu'il est possible de les utiliser rechargent en priorité les batteries de service et du moteur.
Les prévisions de route :
Mouillage à l'île de Formentera pour la nuit de vendredi à samedi.
Appareillage vers Gibraltar samedi matin avec peut être un mouillage dans la baie d'Almera dimanche soir.
Le moral de l'équipage est au beau fixe.
Menu spécial RIGA :
Allons nous trouver des Tapas ??
Vendredi 20 juillet,Ibiza
Météo du jour : Beau temps
Le matin nous faisons la visite de la vieille ville et à midi nous nous arrêtons dans un restaurant qui propose des tapas. Nous commandons des assiettes de calamars frits, petits poulpes (chipirones), jambons, beignets de morues... et chacun pique dans les plats. La ville n'est pas très attractive.
L'après midi, après avoir fait le plein d'eau et nettoyé le pont nous appareillons pour l'île de Formentera où nous trouvons un mouillage pour la nuit dans une petite crique abritée.
Menu spécial RIGA :
Nous avons trouvé des Tapas.
Chèvres chauds aux pommes sur lit de salade.
Samedi 21 juillet, Cap sur Gibraltar
Météo du jour : Beau temps, mer calme mais houleuse.6h10, Discrètement, Loulou et christian larguent les amarres, cap au sud. Un peu de voile et encore beaucoup de moteur, la mer nous balance ce qui ne facilite pas la cuisine. L'après midi nous avons droit à un atelier couture. Grégoire nous montre comment réaliser des surliures.
Ensuite atelier lecture et siestes.
15h00, Loulou et Michel sont brutalement réveillés par le passage d'un avion de chasse qui fait un virage à basse altitude sur l'arrière du voilier. Nous avons certainement été pris pour cible par un "chasseur".
22h00, Début du premier quart de nuit par Loulou et Nadine.
Les prévisions de route :
Atterissage sur le Cabo de Palos au sud d'Alicente dans la matinée de dimanche.
Menu spécial RIGA :
Riz, escalope de dinde à la crème et aux champignons.
Purée saucisses.
Dimanche 22 juillet, en route vers Gibraltar
00HOO, Michel et Christian montent prendre leur quart. La "nuit" a été divisée en quatre quarts de 3h, de 21h00 à 9H00. Michel fait équipe avec Christian et Nadine avec Grégoire. Loulou participe au premier et à l'avant-dernier quart ce qui permet à un équipier de profiter d'un début ou d'une fin de nuit de repos.
00h45, La lune rouge s'enfonce doucement dans la mer.
01h00, Passage du méridien "O°", nous passons en longitude ouest.
O5h00, Grégoire et Nadine observent les éclats du phare du Cabo de Palos.
09H00, Nous faisons route au milieu d'une mer de dauphins, il en arrive de tous les bords, ils se faufilent sous l'étrave puis sortent en surfant les vagues pour le plaisir des photographes. Tout le monde est sur le pont.
L'après midi des globicéphales noirs, plus gros mais plus discrets coupent également notre route. Loulou et Grégoire réparent une bosse de ris qui a raguée.
15H00, 37°01'N ; 01°21 W ; 1700m de fond,
le Pacha décide que l'équipage devrait quand même se laver et sous prétexte de tester les bouées met en panne et envoie tout le monde à la mer. Un pare battage est jeté à l'eau avec un bout attaché au voilier comme ligne de vie. Les filins des deux bouées lancées à l'eau se détachent...Après cette baignade improvisée nous reprenons notre navigation.
21h30, La météo annonce un renforcement du vent force 4 à 5. Le genneker est déposé et rangé dans son sac. Un tour du pont est effectué pour vérifier les écoutes, drisses et autres bouts afin d'éviter des surprises dans la nuit.
Les prévisions de route :
Passage du Cabo de Palos au sud d'Alicente.
Atterissage sur le Cabo de Gata, Golfe de Almeria.
L'astuce de Grég :
Toujours laisser des messagers dans la bôme et le mât pour faciliter la passage de drisses, bosses...
Lundi 23 juillet, en route vers Gibraltar, mer d'Alboran
2h30, nous passons le feu blanc et rouge du Cabo de Gata, nous traversons le golfe d'Almeria. Les lumières de la ville sont bien visibles, finalement pas de mouillage. Dans la matinée nous nous approchons des côtes pour éviter les courants. La sierra Navada défile sur notre tribord.
L'après midi le vent se lève. Nous envoyons la grand voile et le génois. Nous commençons à louvoyer pour profiter du vent.
19h00, Le repas est rapidement expédié, tout le monde a son harnais car la mer est forte et le bulletin météo annonce des vents force 6 à 7. La nuit est agitée, le savoir faire des barreurs n'empêche pas les paquets de mer générés par des vagues "malignes" de balayer le pont et d'arroser le quart de veille. Loulou profite du vent qui pousse des pointes à 31 nœuds pour tester sa trinquette "in situ".
Les prévisions de route :
Atterissage à Gibraltar mardi 24.
Menu spécial RIGA :
Salade rapide thon, tomates et maïs dans les BOLS.
Mardi 24 juillet, mer d'Alboran, Sotogrande
Météo : ciel bleu, mer 2 à 3
Nous longeons la Costa del Sol.
L'équipage se remet de la nuit. Les harnais et les blousons sont mis à sécher. Le vent devenu favorable dans la matinée nous permet de rétablir la Grand Voile (GV) et le génois pour faire une route directe sur Gibraltar.
L'après midi le vent tourne et nous oblige à démarrer le moteur.
Vers 19h00, Loulou décide de passer la nuit au port de Sotogrande et d'y faire le plein de Gas-oil et d'eau.
21h00, nous trouvons une place à quai puis nous allons manger dans un petit restaurant sur le port.
Les prévisions de route :
Escale à Gibraltar mercredi.
Le mot du jour :
Plus la nuit est courte, plus la sieste est longue.
Menu spécial RIGA :
Salade de haricots verts, champignons et jambon.
Mercredi 25 juillet, arrivée à Gibraltar
Météo : ciel gris, mer 2 à 3
9h00, nous attendons le responsable de la station service qui nous a fermé la pompe sous notre nez hier soir à 20h58 après avoir servi un autre bateau (fermeture à 21h00). Si nous avions eu le plein hier soir nous serions déjà en route.
9h30, départ de la marina de Sotogrande pour Gibraltar.
10h30, nous entrons dans les eaux territoriales anglaises de Gibraltar.
12h00, à la recherche d'un ponton...comme il y a une régate dans les jours prochains on nous expédie à la Queensway Quay Marina.
13h00, à quai marina au Queensway Quay Marina.
L'après-midi nous visitons la ville. La rue principale est pleine de boutiques de produits détaxés dont les prix ne nous semblent pas vraiment interessants. Nous suivons surtout Michel qui cherche une agence pour louer un véhicule jusqu'à Lisbonne où il avait prévu de prendre le train. Bien que nous soyons en Europe c'est mission impossible !
Nous mangeons dans un petit restaurant sur le port pour clôturer la soirée.
Les prévisions de route :
Avitaillement (Y'a pu rien à manger !).
Appareillage de Gibraltar le vendredi 27 juillet.
Jeudi 26 juillet, "escale vite fait" à Gibraltar
8h00, Afin d'avancer sur notre route Loulou décide d'appareiller dans l'après-midi pour profiter des courants.
Les tâches sont donc réparties :
Chipchandler pour Loulou et Grégoire pour acheter une manivelle de winch digne de ce nom et quelques accessoires.
Christian s'occupe de déposer le linge à la buanderie du port puis course à pied avec Michel et Nadine dans les agences de location de voitures qui refusent l'aller simple vers Lisbonne. En dernier recours nous nous rendons à la station de bus côté Espagnol.
Nous abandonnons Michel dans un taxi qui doit aller à la gare des trains (changement de taxi à la frontière), il partira finalement pour Madrid afin d'attraper un vol vers Paris.
Bravo Miche !!!
Le restant de l'équipage se retrouve pour faire l'avitaillement.
14h00, Nadine prend la barre et nous appareillons.
17h00, les colonnes d'Hercule sont franchies, nous longeons l'île de Tarifa sous l'escorte des supertankers et des cargos que nous ne quittons pas des yeux.
23h00, nous passons le Cabo Trafalgar.
Nous naviguons toute la nuit sous voile et le bateau avance bien.
Les prévisions de route :
Cap sur le cabo Trafalgar puis le cabo de Sao Vicente.
Vendredi 27 juillet, Golfe de Cadiz
Météo : mer 2 à 4, beau temps
Nous traversons plein pot le Golfe de Cadiz à la vitesse moyenne de 6 nœuds soit 11 km/h (faut pas rigoler). La mer s'est calmée, au menu : vigie, repas et sieste.
Loulou et Greg font un peu de matelotage, mais bloquent sur l'installation du frein de bôme. Dans la soirée le vent forci.
Les prévisions de route :
Passage du cabo de Sao Vicente dans la nuit.
Remontée de la côte du Portugal.
Menu spécial RIGA :
Pain gaerlic, salade de pâtes, tomate, poivron et jambon.
Roti porc petit pois (bols et cuillères à soupe)
Samedi 28 juillet, sur l'océan, Sines
Météo : mer forte à très forte, beau temps
La nuit a été rude, ris dans la grand voile et trinquette.
Le skipper (Loulou) dit que nous avons de la chance : il ne pleut pas !
Nous avons joué aux bannettes chaudes car les "proprios" qui jouaient au trempoline dans leur couchette à l'avant sont venus squatter les couchettes des cabines arrières.
Dans l'après-midi la décision est prise de se dérouter vers le petit port de Sines afin de passer une nuit tranquille au mouillage.
17h00, envoi du pavillon Portugais.
20h00, nous jetons l'ancre face à la plage de Sines sous le château de la vieille ville aux sons de musiques traditionnelles. Loulou a même reconnu des airs breton (avant le ti'punch).
Les prévisions de route :
Remontée de la côte du Portugal.
Menu spécial RIGA :
Restes de pâtes et restes... au beurre poêlés, trois marins sur le pont, un au tapis.
Rillettes de thon façon Grégoire sur toast.
Parole de la petite dame du voilier voisin qui a largué nos amarres à Marseille :
On est content quand on part et quand on arrive, entre les deux c'est moyen...
Dimanche 29 juillet, départ de Sines, sur l'océan
Météo : mer tranquille, beau temps.
8h00, nous appareillons de Sines en musique.
Les chants traditionnels de la veille ont fait place dans la nuit à de la musique plus hard du type rêve partie (Kévin tu as manqué quelque chose). A 2h00 du matin nous sommes réveillés par le feu d'artifice et l'embrassement du château. Seul le pacha continue sa nuit. Mouillage tranquille qu'il disait !
Après le passage du Cabo Espichel nous traversons la baie de Lisbonne dans le calme et au chaud. Dans l'après-midi Loulou pêche deux maquereaux qu'il se dispute avec les mouettes.
17h30, le passage des caps de Raso et de Roca se fait à l'arraché avec des vents de 25 nœuds. Après un bord au nord ouest le cap est mis sur Peniche.
Les prévisions de route :
Embarquement de Renée entre Lisbonne et Porto.
Remontée de la côte du Portugal.
Un tout petit peu d'histoire :
Sines est le lieu de naissance de Vasco de Gama. Ce célèbre navigateur Portugais fut le premier à atteindre les Indes par voie maritime en doublant le cap de Bonne-Espérance. Il devint le vice-roi des Indes Portugaises.
Menu spécial RIGA :
Omelette patates lardons.
Bœuf carottes toujours en bols.
Lundi 30 juillet,
Météo : mer calme, beau temps, température de l'eau 11°.
Dans la nuit le brouillard est tombé, plus rien de sec sur le voilier.
Le radar est mis en route et affiche des échos tout autour de nous. La plupart sont des perches de 1m50 que les pêcheurs utilisent pour repérer leurs casiers. Quelques unes de ces bouées passent à cinq - six mètres du voilier.
Ensuite ce sont les cargos qui surgissent et qu'il faut souvent éviter car ils ne se soucient pas de notre minuscule présence.
5h30, nous nous faufilons au flair (mais non !) entre les îles de Farilhat et Berlenga, au large de Peniche, avec une visibilité réduite à 500m. Dans la matinée le brouillard s'est levé et la mer plate nous permet de prendre la douche à l'extérieur, c'est froid mais c'est bon !
Grégoire a préparé des œufs au bacon pour le petit déjeuner que nous prenons tous ensemble dans le carré.
Renée a téléphoné que son avion au départ de Brest avait du retard, enfin qu'il était en panne ! et qu'il faudrait sûrement qu'elle adapte son itinéraire en conséquence pour nous rejoindre à Porto.
Après-midi : vigie, repos et sieste.
Les prévisions de route :
Cap sur Porto.
Menu spécial RIGA :
Saucisses de Gibraltar - semoule de couscous - tomate - poivrons (humm fameux mais y'a del'ail !!! aie aie Renée arrive demain !!!!
Parole :
"ceux qui n'ont pas de tabac, n'ont pas besoin de pipe !!!" (signé El Gringo)
Mardi 31 juillet, Leixoes
Météo : brume sur le port, beau temps.
3h00, Arrivée à Porto, marina de Leixoes.
Comme il n'y a pas de place au quai de passage nous nous mettons à couple du voilier d'un breton sympa : "Vous avez pas trouvé de place ailleurs". Nous l'ignorons diplomatiquement et il n'insiste pas. Il est vrai que trouver des commandos sur son voilier au milieu de la nuit a de quoi surprendre.
10h00, un timide "to to to" résonne sur le ponton, c'est Renée qui arrive de Brest via Madrid après un périple assez mouvementé.
L'autorisation est demandée à notre aimable voisin, qui s'est adouci, de traverser son pont pour embarquer notre nouvelle équipière. La matinée est consacrée au poste de propreté général, encore un !
Pas de tapas mais nous trouvons un excellent restaurant "Antigo Saber" (antigosaber.restaurante@gmail.com) dans la rua moinho de vento, Leça da Palmeira, où les plats de steacks et pavets de morues grillés sont servis avec une dizaine d'accompagnements, salades et sauces.
Un des garçons prend visiblement plaisir de nous expliquer toutes ces préparations maison. Le marc est offert par la patronne, une charmante dame que nous embrassons tous avant de quitter le restaurant.
15h30, les pleins sont fait, Nadine prend la barre et pointe l'étrave sur le cap Finisterre (nord ouest de l'Espagne)
Grégoire est aux anges,le professeur a trouvé une nouvelle élève, Renée dite "la pianiste". Pour les néophites le piano désigne les bloqueurs de drisses, écoutes, bosses qui se trouvent sur le capot de descente. Sur le Riga il y a 6 bloqueurs à droite et autant à gauche qu'il faut ouvrir ou fermer à la demande sans se tromper pour choquer, border, mollir, étarquer...
21h00, vigie.
Menu spécial RIGA :
Repas léger, jambon cru et melon, pour épargner les estomacs.
Les prévisions de route :
Passage du cap Finisterre mercredi.
Mercredi 1 août, Cap Finistère, Ria De Camarinas
Météo : mer tranquille, beau temps.
Quelques grains ont "égayé" la nuit, nous croisons toujours des chaluts portugais. Comme ils changent de cap très souvent il est difficile de suivre la bonne vieille règle sur les feux de navigation :
"vert sur vert tout est clair, rouge sur rouge rien ne bouge"
La plupart sont carrément equipés de gyrophares.
11h00, affalage du pavillon portugais , envoi du pavillon Espagnol.
Le cap Finisterre pointe son nez.
13h30, comme le Pacha l'avait prévu nous passons le cap Finisterre, par une mer d'huile, j'avais bien dit à Grégoire de ne pas vider tout le bidon d'appât d'huile de sardine.
Nous pensons déjà à notre petite escale de ce soir à Ria De Camarinas et ... tapas ?
17h00, pose à Ria de Camarinas.
La soirée a commencé et fini comme prévu dans un petit restaurant de tapas.
Grégoire a rencontré sur le quai une skippeuse et son navigateur qui remontent sur Nantes après avoir participé la régate Pornic - Bayona. Maryvonne et Christian qui ont leur ponton à Arzal sont donc venus parler pays autour d'un pot sur Riga avant de repartir jeudi matin pour la traversée du Golfe.
Les prévisions de route :
Droit sur le Golfe de Gascogne.
Jeudi 2 août, Ria De Camarinas
Météo : beau temps.
Matinée consacrée à l'entretien du moteur et à l'avitaillement et une petite visite aux pêcheurs de sardines, nous n'avons même pas proposé à Loulou d'en faire griller à bord de Riga.
Vendredi 3 août, Appareillage de Ria De Camarinas
Météo : mer agitée, beau temps.
9h00, c'est parti...
Appareillage sous l'œil attentif de nos voisins de ponton. Pour cette étape, c'est dans une mer formée que nous traçons notre route. Les harnais sont de rigueur pour tout l'équipage.
Les prévisions de route :
Traversée du Golfe de Gascogne.
La Trinité sur mer arrivée estimée dans 3 jours.
Menu spécial RIGA :
Sandwich grosse mer
Samedi 4 août, quelque part dans le Golfe (nous on sait où)
Météo : mer agitée à peu agitée, ciel bleu, T° plutôt fraîche.
15h00, nous rattrapons l'anticyclone qui nous fuyait jusqu'à présent. Le ciel s'est dégagé petit à petit et la mer plus calme va nous permettre de prendre un vrai repas. Peut être allons nous déboucher le fameux vin blanc que la sympathique et généreuse Carmen, charmante restauratrice, nous a offert pour notre périple.
Nous avons raté un thon qui a réussi à se libérer le long du bord.
Loulou joue au plombier entre vannes et tuyauteries.
Le point : 45°31'N 08°26'W
Nous croisons de plus en plus des tankers et des cargos.
Les prévisions de route :
Traversée du Golfe de Gascogne.
La Trinité sur mer arrivée estimée dans 2 jours.
Prière de Marseillais à Notre Dame de La Garde :
Priez pour les marins restés à terre... ceux qui sont en mer, ils se démerdent.
Dimanche 5 août, quelque part dans le Golfe (on sait toujours où)
Météo : mer longue et grise, beau temps gris .
7h00, sur un immense tapis roulant de collines Riga se hisse puis s'enfonce dans le creux d'une houle longue et tranquille dont le sommet cache l'horizon.
Relève de quart un peu tardive pour certains membres de l'équipage qui se planquent dans leur couchette en pensant : pourvu qu'ils nous aient oublié !
Mais non Nadine on est toujours là !
Grégoire prépare des œufs bacons qui requinquent tout le monde.
Le ciel se dégage dans l'après-midi et le soleil pointe son nez. Nous apercevons au loin les geysers générés par le souffle des baleines mais elles ne s'approchent pas du voilier.
La fatigue se fait sentir et nous entamons le rotations de siestes dans un important roulis pour récupérer de la nuit précédente et préparer la prochaine.
Les prévisions de route :
Atterrissage lundi sur Belle Ile .
Accostage à La Trinité sur mer.
Parole de Grég :
Pas de face de tangon, sereinement nous naviguons
Menu spécial RIGA :
Brandade de morue façon créole.
Lundi 6 août,arrivée à la Trinité sur mer
Météo : mer peu agitée , beau temps.
La nuit a été très agitée en raison du passage d'un front orageux qui a généré des sautes de vent parfois très soutenues jusqu'à 34 nœuds. Les moutons sautent allègrement par-dessus Riga et arrosent abondament l'équipage de quart.
Les manœuvres sur le pont ont été nombreuses pour permettre de garder le cap et la stabilité du voilier qui file à plus de 9 nœuds, bravo aux régleurs de voiles. En cabine, impossible de dormir dans ce ramdam.
C'est avec un grand soulagement que nous sentons le vent mollir vers 6h00 du matin.
9h30, nous passons au large des poulains.
13h30, nous nous amarrons au quai à La Trinité sur Mer sous les acclamations d'Eugénie et d'Adèle, les filles de Grégoire fières de leur papa. Une fois le pont rangé nous prenons un pot dans le carré avec les parents de Grégoire qui nous invitent pour un dîner à terre.
Nous passons une soirée agréable et tout le monde savoure la stabilité du plancher des vaches. Les côtes de beufs barbecue sont également très appréciées.
Les prévisions de route :
Nous voici donc arrivés à notre premier port Breton. Riga rejoindra bientôt son ponton à Arzal mais auparavant le Pacha offre une visite du Golfe du Morbihan et des îles aux convoyeurs, Christian et Renée.
Merci à tous ceux qui nous ont accompagné dans notre voyage et envoyé des petits mots pour nous encourager.
L'équipage :
Louis dit loulou "le pacha", Nadine, Grégoire "el gringo", Christian "the cook", Michel "le bidou" et Renée.
Mardi 7 août, La Trinité
Météo : beau temps.
C'est la plus douce nuit de notre périple.
Programme du jour : dépannage du moteur qui refuse de démarrer malgré plusieurs tentatives de raccordement et couplage avec les batteries moteur et service.
Le mot de Renée à propos des bols :
Il y a des choses que l'on comprend lorsqu'on les pratique.
Mercredi 8 août, Houat
Météo : beau temps.
Après le remplacement de deux batteries du parc le moteur démarre enfin et nous pouvons appareiller.
Loulou nous emmène enfin en promenade, le cap est mis sous GV et génois au portant vers l'île de Houat. Nous avons depuis hier un nouvel équipier à bord, Kévin, qui a assuré la gestion des véhicules (terrestres) à notre départ de Port Saint-Louis et à notre arrivée en Bretagne.
Petite leçon de pilotage côtier pour Renée.
L'annexe est mise à l'eau et tout le monde débarque pour une visite de l'île de Houat sous un beau ciel bleu. Les petites vagues qui déferlent sur la plage vont contrarier la mise à l'eau de l'annexe pour le retour et il y aura du linge à sécher sur les filiaires de Riga.
Jeudi 9 août, Golfe du Morbihan, l'île aux moines
Météo : beau temps.
9h00, appareillage et route vers le Golfe du Morbihan par le passage du Béniguet. Nous naviguons au près en baie de Quiberon puis moteur pour se remettre au cap. A 11h15 nous pénétrons dans le Golfe, nous laissons l'île de la jument sur tribord puis nous longeons l'île aux moines. Une heure plus tard nous sommes amarrés sur un "réchaud" à l'île aux moines.
Le repas est pris en observant les déboires des voiliers qui se font piéger par le courant et avancent à reculons toutes voiles gonflées. L'après-midi est consacré à la visite de l'île dont la végétation surprenante de figuiers, mimosas et même quelques bananiers évoque un climat provençal. Notre balade nous mène jusqu'au site mégalithique de Kergonan.
Pour la petite histoire :
L'île aux moines (précédement appelée Crialeïs puis Izenah) fut donnée aux moines de l'abbaye de Redon par le prince breton Nominoë moyennant une redevance de fèves et de haricots.
(source : topo-guide)
Vendredi 10 août, Ile de Hoëdic, port de Piriac
Météo : beau temps.
A 8h50 nous continuons notre visite des îles et appareillons pour l'île de Hoëdic. Le courant qui nous porte nous fait sortir du golfe en 45mn.
A midi, le repas, en fait un casse croute, est pris au mouillage dans le port de Hoëdic. Nous faisons un tour rapide de l'île puis nous appareillons pour le port de Piriac sur mer où nous passerons la nuit.
17h30, passage de la porte et accostage à Piriac. Ce port offre un très bon accueil aux voileux.
Le mot du jour :
Mouillage à Hoëdic, salade d'étraves.
Samedi 11 août, port de Piriac
Météo : beau temps.
Dernier repas à bord pour Christian et Renée avec nos invités Hervé, Marie-Ange, Céline et François qui en profitent pour découvrir Riga.
Départ dans l'après-midi, par la route cette fois, pour rejoindre Lilia notre port d'attache en Bretagne.
Le mot du départ :
Happy End ->
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