Safari au Kenya, "hakuna matata"

À travers les hublots nous apercevons le sommet enneigé du Kilimandjaro qui émerge des nuages à la frontière entre le Kenya et la Tanzanie, nous entamons presque aussitôt notre descente vers Nairobi.
L'obtention des visas ne se fait pas sans mal, nous avions prévu les dollars mais l'employé qui délivre les visas à la chaîne a décidé de ne pas avoir de monnaie...
Nous rejoignons finalement Félix qui sera notre guide francophone et notre chauffeur pendant notre séjour. Après avoir fait brièvement connaissance il nous dépose à notre hôtel, le Silver Springs, et nous prenons rendez-vous pour le lendemain.

Mercredi 20 et jeudi 21 , le parc national de Tsavo ouest

De bon matin nous grimpons dans le minibus 4x4 six places réservé pour notre voyage. Félix nous a prévenu, ici, comme c'est souvent le cas en Afrique les trajets ne se comptent pas en km mais en temps. Nous partons vers le sud pour 5 à 6 heures de "route". Au départ de Nairobi la route est plutôt bonne. Les Kenyans se rendent à leur travail à pieds ou en taxi collectif. Peu à peu la ville cède la place à la savane. Nous croisons de nombreux camions qui font la navette entre la ville portuaire de Mombasa et les pays centre-africains qui n'ont pas accès à la mer. Les transporteurs subissent des contrôles de police fréquents et nous slalomons entre les planches cloutées placées en travers de la route. Peu à peu les champs de maïs sont remplacés par la savane aride où poussent çà et là des acacias jaunes. Les tas de briques rouges qui servent à la construction des maisons sèchent au soleil. Plus tard, nous découvrons les cases traditionnelles à structure de bois et de terre des éleveurs de bétail. Nous apercevons nos premiers animaux sauvages, des girafes et des bandes de babouins.
Nous abandonnons le bitume estampillé "chine" pour emprunter les pistes de terre qui mènent au parc de Tsavo Ouest. Après un concentré de poussières et d'ornières nous atteignons enfin notre lodge, le "Ngulia Safari Camp" niché à flanc de montagne.


La piste
Parcs de Tsavo et d'Amboseli

La savane

Entre campement et hôtel, la chambre qui nous est attribuée se trouve dans un bungalow dont un pan de toile est ouvert sur la savane en contrebas.
Après un buffet repas et une petite sieste nous partons vers 16h pour notre premier "game drive". Le toit du minibus est levé pour nous permettre de scruter les fourrés à la recherche du moindre mouvement. Les antilopes, dont les gazelles, sont au rendez-vous, les impalas sont nombreux et méfiants mais ils ne sont pas vraiment inquiets, sûr de leur capacité à détaler rapidement à la moindre alerte.


Impalas
Les antilopes

Kobs à croissant

Nous pouvons observer au loin un troupeau d'éléphants ainsi que des girafes massaïs aux taches étoilées. Au détour d'un virage nous découvrons notre premier éléphant, c'est un solitaire qui engloutit sa ration de quotidienne de végétaux d'au moins 250 kg . Il sera mitraillé comme il se doit. Plus loin, une famille de babouins s'épouillent sur un arbre tandis que d'autres mangent de l'herbe. Les oiseaux sont également nombreux , autruches, calaos au bec coloré, aigles, tisserins...


Les tisserins
Les oiseaux dans la savane

Un rollier guette les insectes

Au bout de 3h de piste nous entrevoyons notre premier et dernier léopard, en fait une queue qui disparaît dans l'herbe haute. Nous rentrons au lodge après un détour par le sanctuaire des rhinocéros, Ngulia Rhino Sanctuary, un parc dans le parc, où nous ne verrons malheureusement pas l'ombre d'une corne.
Après un dîner en terrasse d'où nous écoutons les "raclements de gorge" de la savane environnante, un garde massaï nous escorte jusqu'à notre bungalow.


La déco. Ngulia Safari Camp
Parcs de Tsavo et d'Amboseli

La chambre

Les campements du sud-ouest du Kenya emploient des Massaïs qui sont chargés d'éloigner les bêtes trop curieuses. Armés d'une lance et d'un casse-tête en bois d'une trentaine de centimètre qui se termine par un gros pommeau , ils patrouillent toute la nuit.
Jeudi matin nous faisons une étape pour une courte promenade à pied le long des berges des Mzima Springs. Nous pouvons apercevoir les yeux et les dos des hippopotames ainsi qu'un crocodile qui semble attendre qu'un poisson lui tombe directement dans sa gueule grande ouverte dans le bouillonnement du cours d'eau.
Nous traversons un petit parc arboricole où sont expliquées les vertus médicinales des arbres de la savane, comme l'acacia jaune (fever tree) qui aurait des propriétés pour lutter contre le paludisme.


Crocodile Mzima Spring

La rivière

L'après-midi, toujours à la recherche d'un léopard, nous longeons les coulées de laves du Chaimu Crater. Nous observons beaucoup d'antilopes et après les explications de Félix, nous commençons à différencier quelques espèces, les kobs robustes à la fourrure épaisse, les gazelles de Thomson avec une bande noire sur le flanc, les gazelles de Grant au joli pelage brun et deux bandes verticales noires sur le postérieur, le dik-dik, une insaisissable petite antilope d'une trentaine de cm au garrot qui vit en couple et qui , craintive, disparaît rapidement dans les buissons, les impalas souvent en troupeau mené par le mâle sont omniprésents.


Dik dik

Gazelle de Grant

En cette saison la savane du Tsavo est touffue et buissonneuse, il n'est pas facile de repérer les animaux. Un nouveau détour par le Ngulia Rhino Sanctuary nous permettra de surprendre un éléphant à un point d'eau. Il est marron, sa couleur est due à la terre composée en partie de poussière de latérite dont il se couvre pour protéger sa peau du soleil. Toujours pas de rhinocéros en vue.

Vendredi 22 et samedi 23, Amboseli

Nous partons de bonne heure pour rejoindre notre campement à Amboseli. Nous observons des babouins de savanes, des antilopes et une harde de phacochères. A Chyulu Gate, la porte de sortie du Tsavo, nous embarquons un garde armé qui va nous escorter ainsi que trois autres minibus jusqu'à l'entrée du parc d'Amboseli.
En cours de route, nous faisons une petite halte pour photographier les coulées de laves Shetani Lava Flow (coulée du diable) qui traversent notre route. La piste traverse quelques petits villages de cases en bois et en terre des éleveurs de chèvres. Les enfants nous font des signes de la main.


Shetani Lava Flow
Parcs de Tsavo et d'Amboseli

Enfants bergers

A l’entrée du parc d’Amboseli, le garde nous quitte. Il nous faut repousser diplomatiquement mais avec fermeté les hordes de vendeuses qui se pressent autour du minibus avec leur lot de colliers en perles, de tissus et de statuettes. Nous faisons mine d'étudier notre documentation sur le Kenya pour avoir la paix.
Après un bout de piste nous atteignons notre campement "Kibo Camp". Cette fois nous logeons dans une tente en toile tout confort avec toilette et douche. Les repas sont pris au restaurant commun, toujours sous forme de buffet. Nous sommes prévenus que, comme dans le campement précédent, l'électricité est coupée de 23h00 à 5h00.


Le campement
Parcs de Tsavo et d'Amboseli

Kibo Camp

L'après-midi est consacré à la reconnaissance du parc. L'eau issue de la fonte des neiges du Kilimandjaro alimente le lac et les marécages. De nombreux animaux dont les buffles et les éléphants barbotent dans ces marais.
Plus loin dans des zones plus arides les gnous se détachent au milieux des tornades de poussières soulevées par le vent qui ne rencontre aucun obstacle de végétation. Les animaux sauvages sont partout, zèbres, antilopes, girafes, buffles, éléphants...


Girafe Massaï
Girafes et zèbres

Girafe réticulé

Nous apercevons notre premier lion qui se traîne derrière une lionne. C'est un vieux lion plutôt miteux que nous mitraillons tout de même avec nos appareils photos.
En fin d'après-midi nous avons la chance de rencontrer un troupeau d'éléphants qui traverse lentement la savane. Ils avancent en groupe d'une dizaine d'animaux. Des babouins en maraude leur cèdent prudemment le passage. Tout en avançant les pachidermes poussent de la terre avec leurs pattes dans leur trompe et se la projette sur le dos. Les éléphanteaux sont encadrés par les adultes. Félix nous informe qu'ils vont marcher presque toute la nuit car ils dorment très peu.
De retour au camp nous assistons dans la soirée à un petit spectacle donné autour d'un feu de bois par des Massaïs. Une petite danse de bienvenue suivie par une danse d'intimidation et le fameux concours de "saut détente". La nuit sous la toile se révèle moins bruyante qu'au Tsavo.
Samedi matin nous parcourons les pistes vers le lac d'Amboseli. Nous nous arrêtons pour prendre en photos des éléphants avec pour toile de fond le sommet enneigé du Kilimandjaro au-dessus des nuages.


Kilimandjaro
Parcs de Tsavo et d'Amboseli

Les éléphants et le Kilimandjaro

Les cigognes, les grues couronnées et les marabouts arppentent la savane. Une multitude d'oiseaux se regroupe autour des petites mares, aigrettes, jacanas, pélicans, hérons, oies d'Egypte, ibis...


Un héron
Les oiseaux des marais

Echasses blanches, aigrettes, oies d'Egypte

Nous longeons un marais, des d'éléphants sont enfoncés à mi-corps dans l'eau. Nous passons un moment à les observer pendant qu'ils sortent de leur bain. Un mâle qui semble avoir des velléités sexuelles est repoussé par un autre mâle. Pendant qu'ils se pourchassent un vieux pachyderme en profite pour passer sa trompe entre les cuisses des éléphantes à la recherche de celle qui est en chaleur. Les vieilles femelles semblent se prêter au jeu mais les plus jeunes déguerpissent lourdement. Un éléphanteau s'empoussière consciencieusement sous l'œil protecteur de sa mère. Un pachyderme se rapproche lentement du véhicule pour nous signifier que nous les dérangeons. Félix démarre et s'éloigne un peu, l'éléphant semble satisfait et rejoint son groupe.


La sortie du bain
Les éléphants

Eléphanteaux sous protection

Nous reprenons la piste qui nous mène au pied d'une colline et nous grimpons à pieds jusqu'à l'observatoire Hill . Cette colline domine le marais Enkongu Narok Swamp et offre une magnifique vue d'ensemble du parc. Au loin nous apercevons une hippopotame accompagnée de son petit qui semble très intrigué par une carcasse d'éléphant. Un buffle prend le frais sur un îlot de boue.
L'après midi nous croisons des troupeaux de buffles. Les gazelles sont partout et Renée se régale à photographier les girafes. Des hyènes se repaissent d'une carcasse autour d'un point d'eau. Nous constatons les ravages fait par les éléphants lorsqu'ils traversent les bosquets d'arbres. Il y a toujours beaucoup d'oiseaux, un aigle ravisseur nous observe au milieu des épines d'un acacia.


L'aigle ravisseur
Les rapaces

Un autour

Une bande de babouins jaunes campent sur le bord de la piste, une femelle allaite son petit.

Dimanche 24, lac Naivasha

Félix nous a prévenu que la route serait longue et elle l'est. Les dernières photos du Kilimandjaro sont faites au levé du jour . Nous avons enfin la chance de croiser un magnifique lion suivi à distance par une lionne. Il prend la pose cinq minutes au bord de la piste et marque son passage avant de reprendre sa route. La lionne le suit toujours sans se presser.


Le lion
Les lions

La lionne

Nous roulons toute la matinée en direction de Nairobi puis le lac Naivasha. Nous atteignons notre hôtel, le Lake Naivasha County Club, en début d'après-midi. Après le repas buffet pris dans le magnifique parc nous repartons pour une ballade sur Crescent Island, qui n'est d'ailleurs plus une île en raison des sécheresses successives.
Félix nous "abandonne" à l'entrée de la réserve. Après quelques palabres les guides renoncent à nous escorter. C'est enfin pour nous l'occasion de nous dégourdir les jambes et de faire une vraie promenade à pieds au milieu des animaux en liberté. Bien sûr, la réserve n'abrite que des herbivores "dociles" et plutôt méfiants à notre égard et nous leur rendons la réciproque. Nous traversons donc les troupeaux de zèbres, de kobs et autres gazelles.


Gnous, Crescent Island
Les gnous et les buffles

Gnous au galop

Une girafe et son girafon restent à distance ainsi que les buffles qui barbotent dans l'eau. Plus impressionnants, nous surveillons du coin de l'œil les gnous qui semblent être pris de frénésie et s'amusent à de courtes mais bruyantes cavalcades. Nous rejoignons finalement Félix qui nous ramène à notre hôtel.

Lundi 25, lac Nakuru

Après le petit déjeuner départ pour le lac Nakuru à une heure et demie de route.
Nous traversons la ville de Nakuru, la quatrième ville du Kenya où ,contrairement à Nairobi, les gens se déplacent beaucoup en vélos nous croisons des "taxis vélos". Les jacarandas sont en fleur. Le quartier que nous traversons est bordé de maisons bariolées.
Les abords du parc fourmillent de babouins grivets peu farouches.


Singe grivet
Les singes

Babouins

Leurs attributs sont bizarrement d'un bleu fluorescent. Nous fermons les vitres pour éviter les chapardages par les singes. A l'entrée le gardien nous accueille avec un sourire et le petit salut typique au Kenya, un timide mouvement de la main paume ouverte à hauteur de la poitrine. Il paraît que les kenyans n'élèvent jamais la voix et ne font pas de geste agressif.
Dès le début de la piste les animaux sont au rendez-vous, d'abord des petits babouins olives qui jouent au bord d'un ruisseau. Les zèbres qui portent sur leur dos des oiseaux, les "buphagus" à bec jaune ou rouge qui débarrassent également les rhinocéros, les buffles et les girafes des parasites. Les antilopes que nous distinguons maintenant comme des professionnels...


Zèbres
Girafes et zèbres

Zèbres

Avant de rejoindre l'hôtel nous nous rendons sur les rives du lac. La superficie occupées par les eaux s'étant considérablement réduite suite aux sécheresses, nous roulons sur une fine pellicule de sel. Des milliers de flamants roses se nourrissent dans les eaux alcalines du lac. Cette célèbre réserve ornithologique abrite de nombreuses autres espèces d'oiseaux, pélicans blancs, vanneaux, oies...


Un pélican blanc

Un héron goliath

Le parc Nakuru est aussi un sanctuaire pour les rhinocéros blancs et noirs. Au détour d'un virage nous observons d'ailleurs un rhinocéros blanc qui fait la sieste au milieu des buffles, preuve de la bonne entente qui règne entre les herbivores.
Notre guide nous conduit sur la colline des babouins "baboon cliff". Le site est protégé par des gardes armés car les babouins qui occupent cette colline ont la réputation d'être agressifs. Le point de vue sur le parc et le lac est magnifique.


Lac Nakuru
Girafes et Nakuru, Massaï Mara

Flamants

Nous rejoignons notre hôtel le Lake Nakuru Lodge. Notre chambre possède une baie vitrée qui donne sur la savane et un point d'eau où les animaux viennent boire. La consigne est de ne rien laisser dehors toujours en raison des risques de chapardages par les singes malgré la clôture électrifiée signalée par les panneaux "hatari". Le garde massai est à son poste sur la terrasse qui domine la savane.
Lors de notre game drive de l'après-midi nous aurons la chance de photographier des girafes "Rothschild" et des phacochères. Des zèbres s'abreuvent à un point d'eau et des marabouts nichent au sommet des acacias jaunes. Nous croisons finalement un magnifique et énorme rhinocéros blanc. Nous avons également la chance d'apercevoir un rhinocéros noir , sa tête est plus courte que celle du rhinocéros blanc nous explique Félix. Comme c'est l'usage, notre guide signale notre trouvaille sur sa c.b. et d'autres minibus nous rejoignent. Plus loin, un élan du cap se cache au milieu des buissons.
Sur le chemin du retour vers le lodge nous faisons une nouvelle halte au lac pour faire d'autres photos des flamants. Une mère rhinocéros et son petit complètent notre album photos de la journée.


Rhinocéros blancs
Rhinocéros et phacochères

Rhinocéros noir

Après l'apéritif pris dans la salle où flambe un beau feu de bois, nous nous installons pour notre dîner buffet. La nourriture présentée est partout la même, il n'y a pas de plat typique au menu. La cuisine est très européenne, salade de crudités (danger), bœuf , poissons, parfois poulet accompagnés de purées, pâtes ou riz. Contrairement à la Guyane les animaux sauvages sont bien protégés et les Kenyans ne mangent pas de gibier. Le petit déjeuner est "so british" : saucisses, fayots, œufs en omelette, café ou thé, crêpes, marmelades, fruits.
Que se soit dans les lodges ou les campements, le personnel est sympathique et très dévoué. Nous avons droit à des sourires éclatants lorsque nous utilisons les formules de politesse en langue swahilie qui sont proches ou identiques au shimaoré parlé à Mayotte. Djambo pour dire bonjour, ndjema qui signifie ça va, caribou, formule de bienvenue ainsi que au revoir, kwaheri.
Une expression révélée par le roi lion revient assez souvent et permet de se sortir de la plupart des situations scabreuses, le fameux "hakuna matata".

Mardi à jeudi, 26 27 et 28, le Massaï Mara

Au petit matin lorsque j'ouvre la baie vitrée le temps de faire nos bagages je vois des babouins en bande qui profitent de la proximité d'un arbuste pour bondir sur un piquet de la clôture et grimper sur le toit du bungalow voisin. Je referme prudemment notre baie en attendant que le remue ménage cesse.
Nous reprenons la route, puis la piste pour la dernière et la plus prometteuse étape de notre séjour : le Massaï Mara
"Un relief mélangeant plaines et collines avec au nord-ouest l'Esoit Oloolo escarpement et à l'est les Ngama Hills. On ne s'ennuie jamais au Massaï Mara et les rencontres avec les nombreux animaux sont magiques, les scènes de vie sauvage sont impressionnantes. La chance de prendre de superbes photos"(Leboo Safari)
Nous redescendons vers Nairobi, la route surplombe la Rift Valley et on aperçoit le cratère du Longonot. Nous partons ensuite vers l'ouest, nous faisons un arrêt à une boutique qui propose des objets "typiques", l'attrape touriste incontournable. Après d'âpres négociations nous repartons avec une coupe à fruit en bois au look et poignées girafes.


Sculpteur
Artisants, boutique

Pas facile à transporter

A Narok nous faisons une courte halte pour déjeuner et nous embarquons Jésus, notre cuisinier qui sera chargé de nos repas au prochain campement. La route traverse la Rift Valley et quelques villages, Ntulelei, Seyabel, remarquables par leurs boutiques colorées qui proposent toutes sortes de marchandises ou de services.
La piste ( 40 km) succède à la route. Nous essayons de parer de notre mieux aux soubresauts de notre véhicule et à la poussière qui nous brûle les yeux (prévoir les eyes drops). Après avoir résisté au siège des vendeuses Massaï nous poussons un grand soupir de soulagement en arrivant au camp.
Après une bonne douche, c'est reparti pour un tour, toujours à la poursuite d'un léopard qui paraît-il aime se prélasser au soleil crépusculaire dans un arbre. De léopard nous n'en verront point mais nous avons la chance de trouver des lions qui font la sieste et que notre présence ne dérange absolument pas. Nous reprenons la piste à travers la savane en scrutant les branches des arbres épars. Nous apercevons au loin des éléphants et des troupeaux de buffles qui semblent nager dans les herbes hautes.


Lionceaux

Lionnes et lionceaux

La c.b. de notre guide s'anime, un autre guide signale qu'il a repéré des fauves. Il s'agit de deux lionnes qui escortent des lionceaux, il y six petits, trois portées semble-t-il. Le guide nous explique que les lionnes grognent pour ramener les petits sur la piste afin qu'ils avancent sans être gênés par les herbes ou sans être tentés de se rouler dedans pour jouer. La nuit tombe et il est temps de rentrer au camp.


Notre tente
Massaï Mara

Des éléphants dans la savane

Nous rejoignons notre tente, nous sommes les seuls touristes dans le camp. Nous disposons d'un cuisinier et d'un serveur. Les gardes massaïs dont le village est à proximité ont allumé un feu pour que nous puissions nous réchauffer. Ici nous n' avons d'électricité que de 19h à 22h.
La nuit est bruyante. On entend les hyènes, elles ne ricanent pas, leurs hurlements rauques finissent dans des couinements sinistres. Vers trois heures du matin j'entends un bruit caractéristique que Félix m'a décrit pendant le repas. C'est un raclement de gorge sourd qui ressemble au va et vient d'une scie sur du bois dur. Il s'agit d'un léopard pourtant n'est pas passé très près du campement, la nuit les sons portent loin.
Mercredi, nous partons tôt pour un long game drive au travers du Massai Mara, toujours à la recherche d'un léopard. Nous surprenons deux vautours qui se partagent une carcasse de lapin. Pendant que nous faisons les photos un chacal surgit des herbes hautes et s'empare rapidement de leur repas. Le chacal s'éloigne pour manger tandis que les volatiles médusés semblent se demander ce qui leur arrive.


Chacal
Chacals et hyènes

Hyène

Nous franchissons le gué de la rivière Massaï où s'ébattent des hippopotames dont nous ne verrons que le dos et les yeux lorsqu'ils relèvent la tête pour respirer. Une girafe massaï prend la pose auprès d'un acacia. La piste passe sous des arbres à saucissons chargés de fruits. Près de la rivière Mara nous prenons quelques photos de crocodiles du Nil qui se chauffent ou dorment sur la rive.
Nous pique-niquons sous un arbre en surveillant la savane alentour et sous le regard attentif d'un buffle. L'après midi nous croisons de nombreuses antilopes. Les damalisques sont juchés sur les termitières et surveillent la plaine.


Damalisque

phacochère

Des phacochères fuient à notre approche mais ils sont tellement curieux qu'ils s'arrêtent aussitôt pour nous observer. Une girafe apparemment pleine traverse la piste sans hâte. Les troupeaux de buffles sont enroulés autour des arbres à la recherche d'une parcelle d'ombre. Nous rentrons bredouilles de notre traque au léopard.
Après un bon diner nous prenons un café en duo au coin du feu et nous rejoignons notre tente. Avant de nous endormir nous consacrons un peu de temps à visionner nos clichés de la journée et à réduire le stock de photos qui augmente exponentiellement
Jeudi, c'est notre dernière journée complète au Massai Mara et les chances se réduisent de trouver un léopard. Nous partons très tôt le matin après avoir avalé quelques biscuits. Ce début de la matinée est consacrée au safari, nous roulons donc sur la piste en scrutant la savane alentour.


Mangoustes rayées

Lièvre aux aguets

Quelques mangoustes rayées dressées sur leurs pattes arrières prennent le soleil matinal auprès de leur terrier. Nous voyons beaucoup d'oiseaux, des grues royales, des hirondelles qui se dorent aux premiers rayons du soleil. Le guide nous désigne l'énorme nid de plus d'un mètre de diamètre fait par l'ombrette, un oiseau pas plus grand qu'un moineau. Une hyène file au loin. Vers 10h00, nous rentrons au camp pour le petit-déjeuner, nous avons prévu une visite du village Massaï pour la fin de matinée.

Visite du village Massaï
Comme c'est la coutume, il faut négocier pour la prestation du guide. L'argent devrait servir à l'achat de cahiers et de stylos pour les enfants. Nous pénétrons dans l'enclos par une brèche dans la clôture. Chaque famille possède sa propre entrée qu'elle ferme le soir avec un fagot. Les petites cases sont construites avec un mélange de terre et de bouses de zébus maintenu sur une structure en bois. Elles sont réparties autour d'un enclos central qui sert pour les réunions, pour les fêtes et pour parquer les bêtes. Le sol est tapissé de bouses.


Femme Massaï
Village Massaï

Case traditionnelle

Quelques jeunes enveloppés dans la typique couverture rouge nous font une démonstration de danses traditionnelles. Ils sont tous équipés d'une lance ou d'un long coutelas et d'un long bâton de berger. Renée distribue les bonbons que nous avons apportés pour les enfants, les mamans en profitent également. Notre réserve de stylos a été distribuée depuis longtemps. Nous sommes invités à entrer dans une case. L'accès se fait par une petite porte qui jouxte la réserve de bois secs. L'intérieur de la case comporte une seule pièce de moins de cinq mètres carrés qui contient un lit, une étagère où sont regroupés les ustensiles de cuisine et un tout petit espace pour s'assoir.


L'escorte

Jeunes Massaïs

Les hommes nous montrent comment allumer un feu de bois avec un petit morceau de bois bien sec et une baguette. Les mains s'activent pour faire virer la baguette et ça marche, la braise est récupérée sur la lame d'une sabre. Avant de quitter le camps nous sommes invités à passer par les boutiques artisanales, sur les présentoirs en branches s'alignent les bracelets et colliers de perles fait par les femmes, des sculptures d'animaux, des petites lances ainsi que des couvertures typiques aux couleurs éclatantes avec une dominante rouge ou orange. Bien sûr comme il faut marchander, nous marchandons, le vendeur fixe son prix et nous le notre deux tiers plus bas. Le marchand réduit un peu, on monte un peu, il ajoute un produit pour maintenir son offre, on en retire un, finalement nous arrêtons un prix que nous maintenons fermement. Les sourires montrent tout le monde est satisfait et nous pouvons quitter le village avec nos colliers de pacotille et deux morceaux de bois pour faire du feu.
Au campement, Jésus, notre cuisinier nous a concocté un menu local, une purée locale de pomme de terre mélangée avec des petits pois et grains de maïs, du bœuf séché avec une ratatouille de légumes et un genre de polenta, farine de maïs cuite à l'eau. il a également fait quelques petites crêpes.
L'après-midi nous aurons la chance de voir deux guépards (ils ont la larme à l'œil) qui font la sieste à l'ombre d'un acacia et un magnifique rhinocéros noir.


Guépards
Lions et Guépards

au Massaï Mara

Comme d'habitude nous observons de nombreuses gazelles, des girafes et des éléphants. Nous rentrons passer notre dernière nuit au camp qui sera quelque peu troublée par les hurlements des hyènes.

Vendredi 29, Transit vers Nairobi

Départ à l'aube pour un dernier game drive avant de rentrer sur Nairobi. Nous surprenons quelques couples de dik-dik, ces charmantes mini gazelles semblent se réveiller car elles ne détalent pas rapidement comme c'est leur habitude. Nous rencontrons un grand troupeau de buffles, nous attendons patiemment que les animaux libèrent le passage. Félix se méfie car contrairement aux éléphants qui sont prévisibles les buffles peuvent charger sans prévenir.


Troupeau de buffles
Les gnous et les buffles

Buffle

Deux éléphanteaux s'amusent à se bousculer dans l'herbe sous la surveillance attentive des grands. Comme toujours les adultes s'interposent entre notre véhicule et les petits. Plus loin nous pouvons observer des girafes. Un lion qui se repose dans les buissons ne prend même la peine d'ouvrir un œil à notre approche.

10h00, l'heure du petit-déjeuner et du départ arrive. Nous embarquons dans le minibus avec notre cuisinier et une jeune kenyane qui profite de notre voyage jusqu'à Nairobi. Nous traversons la vallée du Rift en sens inverse. Nous prenons notre repas sur le bord de la route aux tables mises à disposition des voyageurs par une boutique qui vend des souvenirs.


Boutiques colorées
Massaï Mara

La vallée

Le voyage est très long et nous tombons dans les embouteillages du vendredi à Nairobi, fin de mois, jour de paie il paraît que les voitures sont de sortie...
La nuit à l'hôtel Silver Springs se révèle malheureusement plus bruyante que dans la savane.

Samedi 30, retour à Mayotte

Félix nous dépose à l'aéroport et nous l'assurons que nous partons satisfaits de notre séjour. Nous le félicitons pour sa connaissance des animaux et des oiseaux ainsi que sa persévérance pour trouver les réponses à nos nombreuses questions.
Un premier contrôle de portiques en entrant dans le hall permet aux gardes de confisquer dans une grande urne en verre les cornes et autres trophées récupérés par les touristes indélicats. Le vol de Nairobi à Dzaoudzi est direct. Nous survolons les Grandes Comores avant d'atterrir à Mayotte. Après l'incontournable traversée en barge pour rejoindre la Grande Terre nous sautons dans un taxi pour récupérer notre voiture garée en sécurité sur le parking de la prison.
Pour finir ce beau safari il nous reste à trier les milliers de photos, que nous avons prises, plus de 2000 clics chacun.

Astuces pour les futurs voyageurs

En plus des recommandations officielles, paludisme, tourista, crèmes solaire et moustiques...

  • - beaucoup de poussière, les gouttes pour les yeux sont indispensables,
  • - en campement l'électricité est rationnée, s'assurer que les véhicules sont équipés de prises pour charger les accus, prévoir des lampes de poche,
  • - l'électricité est du 220v, prise "anglo-saxonne" trois broches rectangulaires disposées en triangle, en enfonçant le terre (partie femelle) avec un objet NON métallique il est possible de brancher une prise simple deux broches, un adaptateur est bien sûr préférable,
  • - les euros sont pris partout,
  • - s'assurer que le guide est un vrai guide et non pas un simple chauffeur, au kenya les guides suivent une formation,
  • - pour le plaisir d'un sourire amener des petits cadeaux, des stylos, cahiers, bonbons...
  • - prévoir de quoi stocker (et sauvegarder) suffisamment de photos, beaucoup de photos !